lundi 29 octobre 2007

Vente de Rafales en Lybie?

Selon la Lettre de l'Expansion, Dassault aviation serait proche de la conclusion d'une vente d'une quarantaine d'avions Rafale avec la Lybie. Alors, on dit merci qui?

Petit rappel : en 1985 un nouvel avion faisait la fierté de l'entreprise alors dirigée Marcel Dassalut : le Rafale. Ce projet franco-français avait été réalisé en concurrence avec un projet européen similaire : Eurofighter, devenu depuis Typhoon, qui devient alors un concurrent du Rafale sur les marchés internationaux.
Pourtant cette "merveille technologique" souffre d'un handicap : personne n'en veux. Cet appareil contient en effet tout ce qu'il y de mieux et surtout de plus cher, d'où un coût exorbitant, qui handicape ses ventes à l'exportation.
Au-delà de son coût, cet avion de luxe est quelque peu inadapté : à l'heure où les menaces terroristes modifient la pratique militaire, cet investissement s'avère excessif et dépassé. Par ailleurs, si la seule armée à avoir fait un achat massif de Rafale est bien évidemment l'armée française, l'avantage militaire que lui confère ces avions est tel qu'ils s'avèrent inutiles, sauf en cas d'attaque des Etats Unis ou de la Russie. Un avion donc inadapté. Sauf bien sûr pour le dictateur lybien, le Colonel Kadhafi, qui vient faire ses soldes de Noël en France la semaine prochaine.

En 2006 la facture totale du programme Rafale pour l'armée française (et donc pour le contribuable...) est de 28 milliards d'euros, ce qui représentera à terme une facture de 824 € par contribuable.
Dans ce coût, il y a notamment eu des frais de recherches qui ont été réévalués de manière importante, d'où une facture pour le contribuable élevée par rapport à ce qui était prévu initialement. Notons aussi que cet avion a été opérationnel avec dix ans de retards par rapport au programme prévu.

Si le Rafale n'est que le cas extrême démontrant la générosité de l'Etat à l'égard de certaines entreprises d'armement qui se sont enrichies grâce aux commandes publiques, le contribuable français appréciera forcément de voir que Serge Dassault ne sera pas vraiment sensible à ses investissements puisqu'il a fait le choix de délocaliser hors de France une partie de son activité nourrie par son impôt, afin de gagner plus sans travailler plus.

dimanche 28 octobre 2007

Vincent Bolloré, le nouveau Johnny Clegg


Nous vous rassurons tout d'abord : Vincent Bolloré n'a pas décidé de se lancer dans la chanson, ni même dans la marine comme certains l'affirmaient suite à sa réception de Nicolas Sarkozy and Co sur son yacht de La croisière s'amuse.
Non, rien de tout ça. En fait Vincent Bolloré comme Johnny Clegg est le pote des Africains. Cela se prouvait déjà par le nombre de ses intérêts économiques parfois douteux en Afrique, mais comme l'indique un article du site "Bakchich" (http://www.bakchich.info/article1847.html),
celui-ci souhaite aussi défendre ceux-ci et faire la promo de ses potes dictateurs.

Ainsi quand Paul Biya, président camerounais, vient en France, Vincent Bolloré lui offre la une de son gratuit "Matin Plus".
Le 2 juillet dernier le président burkinabé, Blaise Compaoré, a le droit aussi à sa une dans un autre magazine de Vinz' : "Direct Soir".
Même chose en avril dernier lorsqu'Abdoulaye Wade, président sénégalais, a pu se promener sur les plateaux de Direct 8, chaine de Vincent Bolloré, et dans la rédaction de Direct Soir. Sans grand résultat puisque Vinz' a perdu le marché du port de Dakar.

Pour ceux qui s'intéressent au pote de Johnny Clegg, Savuka, lui aussi va bien : selon le Gri-gri international (http://www.legrigri.fr/spip/index.
php) : la France vient d'accorder une aide d'un million d'euros au Cameroun par le biais de Jean Marie Bockel pour la police camerounaise.
Cette même police camerounaise qui a tué deux lycéens d'Abong Mbang le 17 septembre dernier qui participaient à une manifestation pacifique concernant les problèmes d'électricité dans leur établissement. Espérons que l'argent versée par la France servira à passer les racailles camerounaises au Kärcher de la mort.

Le pantouflage ou la machine à corrompre

La corruption peut parfois prendre des formes déguisées. Une forme de corruption consiste à récupérer le réseau, le savoir-faire et les connaissances acquises par les hauts fonctionnaires du public. Cette pratique a un nom : la pantouflage qui consiste à quitter le public pour aller dans le privé, avec des situations souvent proches du conflit d'intérêt.

Cette pratique est d'autant plus simple que les « pantoufleurs » peuvent voir leurs salaires doubler, tripler voire décupler en passant dans le privé, sans compter les commissions. Elle peut viser des hommes politiques, des flics, des contrôleurs des finances, des magistrats des brigades financières, des membres des RG...

Il existe quelques cas célèbres comme Georges Pompidou qui fit quelques allées retour entre le Gouvernement et la banque Rotschild. Il y a aussi le cas d'Elisabeth Hubert qui fut ministre de la Santé du Gouvernement Juppé et qui fut recruté dès son éviction par les laboratoires Fournier pour un salaire proche de 150 000 € annuels. Citons aussi le cas de Thierry Breton qui démarchait déjà les multinationales pendant la campagne électorale de 2007 ou plaçait ses hommes à des postes clés avant de quitter son poste de ministre. Notons aussi le cas de Bernard Kouchner qui prit contact avec Daniel Vial, lobbyiste proche des laboratoires pharmaceutiques pour qu'il lui trouve un job, mais Nicolas Sarkozy fut plus rapide. Il existe aussi le cas de leaders écologistes qui ont des bureaux d'étude travaillant pour des pollueurs et qui apportent leur caution et leur expertise à des projets allant à contre-courant de leurs convictions.

Mais attardons-nous sur le cas d'Eric Besson. Celui-ci fit des allers-retours entre la vie parlementaire à un poste directeur d'une multinationale (Vivendi, avec un salaire annuel pour 2001 de 140 418 €). Au-delà de ce cas l'auteur s'interroge sur le nombre de responsables socialistes en conflits d'intérêt du fait de leurs liens avec des grands groupes (contrats de travail, missions rémunérées, investissements financiers, postes de faux chargé de mission).

Mais si ces cas de pantoufleurs « VIP » sont notables, le pantouflage « d'en bas » l'est aussi. Le fait pour une multinationale de débaucher un contrôleur des finances permet de connaître les petits « trucs » pour passer entre les mailles du filet ou d'avoir un porteur d'enveloppe inspirant confiance lorsqu'il proposera des pots-de-vin à ses anciens collègues. Même situation pour le débauchage des magistrats : c'est plus facile de corrompre les juges. De même le débauchage des magistrats des brigades financières permet de connaître les failles de la justice ou les méthodes de celle-ci. Quant au débauchage des membres des RG, c'est tout un réseau de contacts et des méthodes qu'on acquiert.

Il existe une autre forme de pantouflage qui consiste à embaucher un proche d'un homme politique (relation, parent).

Europe et corruption

L'Union européenne se distingue pour sa grande ouverture aux lobbys : il y a à Bruxelles près de 15 000 lobbyistes répartis sur 3 à 4 km carré, soit un lobbyiste pour deux eurocrates. Cette situation découle du caractère technocratique de l'Union européenne qui s'exprime ainsi dans le fait que la Commission européenne ouvre le pouvoir d'initiatives des lois à des lobbyistes qui se cachent derrière le masque de pseudo-experts.

Ce rôle des lobbys s'est ainsi exprimé dans différents textes : traité constitutionnel européen, PAC, directive REACH sur la pollution chimique (bien remaniée par les lobbys).

Mais le pantouflage touche aussi les plus hautes sphères européennes : de nombreux commissaires européens ont ainsi cumulés leur fonction avec un autre poste – ou ont été débauchés au terme de leur « mandat » - avec des situations proches du conflit d'intérêt : Ricardo Perissich (Pirelli), Leon Brittan (Unilever), Karel Van Miert (Philips, Swissair), Etienne Davignon (Société générale), François Ortoli (Elf), Peter Sutherland (BP).

Cette situation est d'autant plus inquiétante que les institutions européennes ne font rien face à cette situation : ainsi lorsque Martin Bangemann, chargé des télécommunications, part travailler à Telefonica, il doit se contenter de faire une simple déclaration sur l'honneur indiquant qu'il ne profitera ni de ses réseaux, ni de son savoir-faire acquis!

Sous la commission Santer, celui-ci voulait plus de transparence et fit un audit à ce titre. Le résultat fut surprenant : pots-de-vin, fausses factures, doubles facturations, favoritismes, attributions de marchés sans appel à concurrence, détournements de fonds, emplois fictifs, salaires mirobolants...

Un fonctionnaire néerlandais Vert, Paul Van Buitenen, fit aussi un rapport sur ce même thème, il fut remercié et sanctionné financièrement...

Autre irrégularité : 2,4 millions d'euros d'aide humanitaire déstinée à l'ex-Yougoslavie et à la région des Grands Lacs perçue par une seule société, dissimulée par quatre sociétés-écrans, qui ont atterri dans les poches de onze fonctionnaires de la Commission, alors que les près de 30 millions d'euros restants du programme ont disparu!

Du lobbying à l'Assemblée Nationale

Interrogée par Rue 89, Séverine Tessier, présidente d'Anticor, nous fait une description du lobbying au sein de l'Assemblée Nationale (http://www.rue89.com/2007/06/22/les-lobbies-encadres-par-les-

deputes) : cela commence à l'élection par une lettre de remerciement, suivie par une invitation au restaurant, par des voyages d'études dans destinations exotiques, des colloques tous frais payés pour « sensibiliser » sur certains thèmes, ou même des invitations pour des compétitions sportives (exemple Suez lors de la Coupe du Monde de football 2006...un peu avant les tractations sur une fusion GDF-Suez). Toutes ses pratiques ont notamment été dénoncées par Vincent Nouzille et Hélène Constanty dans leur ouvrage « Députés sous influence ».

Dans ce livre ils dénoncent les méthodes utilisées par certains lobbyistes pour faire passer leurs messages : trafic de badges d'accès, recrutement d'assistants parlementaires, interventions payantes lors de colloques, rédaction d'amendements « prêts à l'emploi », « groupes d'études » téléguidés, création de « clubs » thématiques, organisation de voyages et de missions parlementaires à l'étranger...

Séverine Tessier décrit aussi le lobbying dont sont victimes les assistants parlementaires : leur profession étant peu encadrée, le fait qu'ils s'occupent de la rédaction de textes législatifs et sont au coeur de la vie parlementaire en font des proies pour les lobbys qui leurs proposent des « vacations rémunérées » sous couvert de missions de conseil en contre-partie de la production d'amendements législatifs à leur bénéfice et d'une situation de veille sur la vie parlementaire.

Au Palais Bourbon, les lobbys sont interdits mais pas les bureaux d'étude...qui bénéficient de badges d'accès (en tant que « collaborateurs parlementaires ») et peuvent même entrer dans des lieux interdits aux assistants parlementaires! Sous couvert de l'excuse de technicité des dossiers (en tant que personnalités « qualifiées ») viennent ainsi noyauter les lieux de décision, rédigent des lois clés en main et installent une veille parlementaire pour surveiller la production législative et veiller au bon passage de leurs projets.

Une méthode de pression : « le colloquing » qui consiste à organiser des colloques à la maison de la chimie notamment, avec un partenariat parlementaire-entreprises privées-lobbys (M & M conseil, Boury et associés, Agora europe) lors de ceux-ci.

Le « clubbing » permet de faire entrer des intérêts particuliers dans la vie parlementaire par le biais de clubs de députés. Des voyages sont à gagner : certains députés racontent ainsi comment ils se sont retrouvés à faire le VRP de multinationales, au mépris de la loi, lors de ces voyages à l'étranger.

Au niveau gouvernemental, la désignation des membres du Gouvernement donnerait lieu à une répartion des parts de gateau entre les différents lobbys. Situation décrite par Olivier Toscer dans son livre « Argent public, fortunes privées » où il décrit le financement des campagnes législatives de députés par des lobbys. Toutes les personnes aidées sont devenues ministres depuis, quelque soit leur bord politique.

La corruption vise aussi l'armement : ainsi dans les années 80 l'affaire Luchaire vit le versement de commissions occultes au PS en contre-partie de ventes d'armes à l'Iran. Depuis même si l'affaire des frégates de Taiwan fut sur-médiatisée, la corruption régulière fait son oeuvre : sous couvert de « frais commerciaux exceptionnels » les commissions versées financeraient les partis politiques au pouvoir, ces commissions atteindraient 10 à 15 % de la somme totale, et peuvent passer par le biais des rétrocommissions qui consistent à surfacturer les contrats afin d'y inclure les dessous-de-tables.

jeudi 25 octobre 2007

EADS = délit d'initiés + déni d'initiés?

Dans le maelstrom médiatique actuel concernant l'affaire EADS, quelques précisions pédagogiques s'imposent :

- un délit d'initié est une infraction résultant de l'utilisation d'une information confidentielle sur une société cotée en bourse (article L.465-1 du Code Monétaire et financier)

- chronologiquement c'est le 13/06/06 que l'information de retards sur l'A380 ont été rendues publiques, entrainant une chute de 26 % de la valeur de l'action; dès un conseil d'administration de juin 2005, les difficultés de l'A380 et de l'A350 auraient été évoquées

- le rapport de l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) indique que près de 1 200 personnes auraient profité d'informations confidentielles sur l'A380 qui leur ont permis de revendre leurs actions avant sa brutale chute (10 millions de titres vendus, 90 millions d'euros de plus-values); l'AMF s'est focalisée sur deux périodes : 09/11 au 29/11/05 et 08/03 au 24/03/06, mais aussi sur 21 personnes dirigeantes d'EADS dont Arnaud Lagardère et Noël Forgeard

- ces deux mêmes personnes ont cédé leurs titres le 04/04/06 (2 milliards d'euros)

- le rapport compromettant de l'AMF a été livré par le Figaro, propriété de Serge Dassault, concurrent d'Arnaud Lagardère

- la banque Morgan Stanley a livré des avis très positifs sur EADS qui ont permis au titre d'atteindre un cours élevé...avant que les protagonistes les revendent, au prix fort (au moment de cette info, le cours était à 24 €, au moment de la vente de Lagardère, il était à 32,60 €)

- la Caisse des dépôts et consignations, moins initiée, a racheté pour 600 millions d'euros de titres EADS le 04/04/06, vendus par Arnaud Lagardère

- selon Thierry Breton, ministre de l'Economie de l'époque, le Gouvernement n'était pas au courant de ces problèmes (la Caisse des dépôts et consignations a en effet perdu 200 millions d'euros dans la transaction), malgré une note d'information de l'agence des participations de l'Etat à son bénéfice en décembre 2005

- les enquêteurs de l'AMF, malgré ces présomptions, n'ont pas de preuve réelle du délit d'initié, cependant des carnets de note appartenant à Raymond Lévy, président du conseil d'administration de Lagardère SA, attestent de conversations relatives aux difficultés du groupe

Affaire à suivre...

mardi 23 octobre 2007

MJS : mouvement des jeunes staliniens?

Dans son édition du 17 octobre, le Canard Enchainé nous annonce une nouvelle surprenante. L'actuel président du MJS, Razzye Hammadi qui doit quitter son poste de responsable de cette organisation d'ici quelques semaines, a déjà quelques problèmes.

Après avoir voulu s'auto-parachuter à Hénin-Beaumont où il aurait affronté Marine Le Pen, il a fait le choix de s'auto-parachuter à Orly, probablement par crainte qu'un affrontement surmédiatisé avec Marine Le Pen nuise à sa volonté de discrétion médiatique.


Comme un bonheur n'arrive jamais seul, la section socialiste d'Orly a vu ses effectifs croitre d'une vingtaine de personnes. Cependant deux bonheurs arrivant souvent seuls, la commission électorale locale s'est rendue compte qu'une bonne partie de ses nouveaux orlysiens venaient de Toulon, ville d'origine de Razzye Hammadi, ou bien étaient membres de la direction nationale du MJS. Au total quatorze cas litigieux, dont certains auraient établi des faux pour justifier leur domiciliation main sur le coeur à Orly. Parmis eux il y a ainsi un salarié du conseil régional de PACA.

Bourrage d'urnes, harcèlement moral, méthodes à faire pâlir Staline, slogans à faire pâlir Raël, débats d'un niveau intellectuel digne d'Eve Angeli, le Mouvement des Jeunes Socialistes n'est pas « une école du vice » comme l'affirmait Patrick Menucci mais bien le Harvard du vice.
Pourtant ses dirigeants doivent comprendre que hors du monde politique du MJS qui ressemble à un croisement entre la vie de Martine, de Oui-Oui et des Bisounours, où chacun peut magouiller sans inquiétude, il existe un monde réel où existe une institution qui s'appelle la Justice (l'affaire pourrait en effet avoir des suites judiciaires) qui est plus indépendante que celle interne au MJS monopolisée par un courant, à la fois juge et partie.

Dans une interview à Libération Razzye Hammadi indiquait que Pierre Mendès-France était un de ses modèles. On se demande s'il ne s'agissait pas que d'un modèle vestimentaire.

vendredi 19 octobre 2007

Réunion publique sur le lobbying le 23 octobre


Les Amis d'Anticor 44 organisent leur première réunion publique le mardi 23 octobre à 20h à la Maison des syndicats, 1 place de la Gare de l'Etat à Nantes.

Cette réunion aura pour thème : "Liberté, égalité, opacité : les lobbys contre la démocratie?"
Les intervenants : Catherine Le Guernec et Jean Pierre Roux responsables nationaux des Amis d'Anticor; Harry Heymann, responsable des Amis d'Anticor 44. La présence de Roger Lenglet, journaliste d'investigation auteur de "Profession corrupteur" est à confirmer.

mardi 16 octobre 2007

APD : aide publique au détournement?

D'après l'association Survie 5% seulement de l'aide publique au développement (APD) servirait à la lutte contre la pauvreté dans le Tiers Monde. Au-delà de ce constat ubuesque il convient de s'interroger sur l'usage des 95% restants.
Selon Erik Orsenna "tout le monde sait que les partis politiques sont financés par des détournements de trafics via l'Afrique. L'Afrique sert à blanchir l'argent des partis politiques", citons aussi Sylvie Brunel : "tout se passe comme si l'argent de l'aide publique était trop utile à la Realpolitik pour servir à lutter contre la pauvreté".

L'association Survie s'en est rendue compte : au cours des années 80 elle s'est battue pour l'augmentation de l'APD et de sa part consacrée à la lutte contre la pauvreté. Face aux nombreux obstacles rencontrés, aux menaces d'exclusion exercés contre des élus en cas de reprise de leurs initiatives, malgré des campagnes médiatiques visant à l'atteinte de leurs objectifs et la présence de dirigeants politiques socialistes et donc humanistes au pouvoir, l'association a été amenée à réfléchir sur le système de l'APD, système on ne peut plus "crozemarien".
Certains parlementaires leur ont indiqué que voter de telles mesures dérangerait l'opacité instituée, gênerait les intérêts depuis longtemps institués, des connexions politico-affairistes déguisés en "intérêt de la France". Dès lors au cours des années 90 l'association Survie s'est intéressée à l'opacité et à l'affairisme guidant les relations entre la France et les pays d'Afrique francophone et s'est rendue compte que l'APD consiste, comme le disait José Artur "à prendre l'argent des pauvres des pays riches pour le donner aux riches des pays pauvres". Notons aussi que la France aide principalement les pays nantis en matières premières, notamment en pétrole.

L'APD - 6 milliards d'euros annuels - se décompose en trois grands postes :
- l'aide hors projet aussi appelée aide à l'ajustement structurel ou aide à la balance des paiements.
Dans son shéma le plus simpliste une aide directe est accordée à un pays africain. Sitôt la somme versée une grande partie ou même la totalité remplit des valises de billets CFA, emmenés par avions à Genève ou dans une autre place financière; les billets neufs sont convertis en euros et le magot est partagé avec le décideur politique français et s'en va dans des coffres sûrs ou des paradis fiscaux. Selon Antoine Glaser et Stephen Smith un cadre de la Banque de France informait le Président sénégalais, le Trésor Public et la cellule africaine de l'Elysée des principaux porteurs de valises à billets. Il a été constaté une très forte augmentation des aides hors projets dans l'année précédant des échéances électorales importantes en France, mais il ne s'agit probablement que d'un pur hasard.
Lorsqu'un pays est riche en matières premières on passe à un jeu à trois acteurs avec pour intermédiaire des multinationales françaises (Elf notamment) ou des entreprises à la main de dictateurs africains (par exemple la société Fertilizer Corporation aux mains du feu Eyadéma, gérant des phosphates, avec ses 47 comptes bancaires en Suisse qui a ainsi vu transiter près de 5 milliards d'euros de ces aides).
Selon Antoine Glaser et Stephen Smith cette manne n'était pas vaine puisque les taux de retours vers l'ancienne métropole étaient importants.

- l'aide-projet.
Elle suppose deux décideurs publics (français et africains) et une entreprise française bénéficiaire de la commande. Le contribuable français jouant le rôle de tiers payant ou plus sincèrement de vache à lait de ce système.
Elle consiste en une aide directe pour des projets dits de développement. Ceux-ci, que ce soit en Afrique ou en France, ne font preuve d'aucuns contrôles d'utilité publique, de mise en concurrence (au nom de l'amitié franco-africaine), donnent lieu à des surfacturations et à des réévaluations importantes et à la recherche quasi-exclusive de commissions occultes. Même un homme comme Jean Pierre Pernaud en serait choqué : citons l'exemple d'une université construite par ce biais mais inaccessible aux étudiants ou d'une centrale téléphonique construite malgré l'absence de réseau téléphonique...les projets sont souvent lents à aboutir, suffisamment pour que les détournements éventuels de fonds soient prescrits judiciairement.
Ce système est d'une transparence inégalable : ses budgets sont divisés entre plusieurs Ministères, ne sont que peu contrôlés (la Cour des Comptes s'est décidée à essayer de les contrôler que très récemment; le Parlement ne contrôle qu'un septième de ces crédits). Afin de le représenter auprès de la Caisse Française de Développement, le Parlement a ainsi délégué le très intègre et très vertueux Gaston Flosse - qui à Tahiti confondait tant patrimoine public et patrimoine privé, cf notre dossier "Gaston Flosse, l'homme qui voulait être roi"; son suppléant était Jean-Pierre Thomas, trésorier du Parti Républicain qui s'était caractérisé par ses comptes suisses, luxembourgeois ou panaméens, greffés de commissions aux marchés publics.
Notons qu'en 1993 Charles Pasqua a permis de comptabiliser la vente d'armes dans l'aide au développement!

- les allègements de la dette.
Il s'agit du rééchelonnement de la dette, de la baisse de ses intérêts, des différés de remboursement. Si ces mesures sont louables, les contre-parties sont loins d'être inexistantes car des rentes sur des matières premières (cacao, phosphate, pétrole, bois, café) sont ainsi accordées. Le Congo-Brazzaville a ainsi prévendu son pétrole pour de nombreuses années. Ces rentes ont été utilisées au financement de partis politiques de gouvernement français. L'utilisation de marchés parallèles permet aussi la disparition inexpliquée d'or, de diamants ou de cobalt dans le même but.
Mais une étude plus poussée de la dette des Etats africains démontre une corrélation entre la dette de ceux-ci et la fortune de leurs chefs d'Etats (Félix Houphouët-Boigny ou le maréchal Mobutu étaient ainsi milliardaires). Face à cette étrange corrélation l'allègement de la dette sert d'amnistie à des détournements. Elle permet aussi des délits d'initiés grâce aux spéculations sur la dette. Certains chefs d'Etats favorisent l'insolvabilité de leur Etat pour favoriser ces transactions financières opaques.

En conclusion l'APD n'est conçue par personne, organisée par personne, supervisée par personne. L'Afrique est un eldorado pour le délinquant financier : beaucoup de transactions se font en cash, le franc CFA demeure dans le système financier international, l'Afrique a peu d'instituts bancaires crédibles ou de procédures fiables de certification des comptes des entreprises.
Une question se pose : quand est-ce qu'un audit sera-t'il réalisé sur la destination des prêts publics au développement (6 milliards d'euros)?

jeudi 11 octobre 2007

Députés français : comment travailler moins pour gagner plus

C'est une nouvelle fois le site Bakchich qui nous l'apprend (http://www.bakchich.info/article1734.html). A l'heure où les députés votent l'alignement des régimes spéciaux de retraite - RATP, Poste, EDF, SNCF... - ceux-ci semblent avoir oubliés un régime très spécial, à savoir le leur.

Dans cet article, il est ainsi indiqué que ceux-ci ne cotisent en effet que 22,5 années pour toucher leur retraite à taux plein.
Par ailleurs un rapport du 29 mai 2007 du député UMP du Cher, Yves Fromion, indique que les ressources de la caisse des députés se chiffrent à 22,3 millions d'euros alors que les versements aux retraités du Parlement atteignent 60,3 millions.
Le calcul est simple : 38 millions d'euros de déficits, que le bien gentil contribuable comble généreusement chaque année.
On comprends mieux les propos du sénateur-maire UMP d'Estagnac en Charente Henri de Richemont, qui outre ses deux jobs de politique est aussi avocat : "les électeurs ont le droit de nous faire perdre, pas de nous faire crever de faim" (Canard enchainé, 03/10/07), alors à vot'bon coeur, contribuables!

Mais le plus fort reste Jacques Chirac qui bénéficie d'une retraite de la Cour des comptes, organe où il n'a travaillé qu'un an (http://www.politique.net/2007050202-jacques-chirac-une-retraite
-a-30000-euros-par-mois.htm). Après Supermenteur, Superretraité?

dimanche 7 octobre 2007

Non, le Mahatma Sarkozy ne déteste pas les racailles

Les pseudo-intellectuels de gauche nous ont mentis. Pendant toute la campagne présidentielle de 2007 la gauche bien-pensante nous a dépeint Nicolas Sarkozy comme un facho réactionnaire, vague copie de Jean-Marie Le Pen, qui voulait passer au Karcher toutes les racailles.
Pour un blog qui a pour devise de chercher la vérité et de la dire, il convient de démontrer que cette image est démentie par les faits.

Ainsi le site Bakchich, nous démontre comment notre bien-aimé Président a recyclé une ancienne racaille (http://www.bakchich.info/
article1713.html) nommée Dominique Paillé.
Cet ancien député des Deux-Sèvres a été promu secrétaire général adjoint de l'UMP. Mais beaucoup oublient qu'avant cette promotion celui-ci fut une racaille.
Le site Bakchich rappelle ainsi la condamnation de Dominique Paillé à dix mois de prison avec sursis et 30 000 € d'amendes pour abus de confiance.
Cette condamnation concerne des détournements effectués à l'encontre de l'association "Appel Europe" qu'il avait créé avec des laboratoires pharmaceutiques. Dominique Paillé avait ainsi détourné 40 000 € pour des voyages avec une amie (Venise, Marrakech, Guadeloupe) et des dépenses personnelles (séjours et acquisitions de biens luxueux...).

Malgré ce passé de racaille le Mahatma Sarkozy l'a absous de ses pêchés. Comme quoi répression et pardon peuvent aller de pair. Les mauvaises langues diront que ce pardon ne serait lié qu'au soutien de cet ancien du PSU et de l'UDF a accordé à Nico, mais bon comme le disait Jésus, "nul n'est prophète en son pays".
Et que diront ceux qui affirment que le Mahatma Sarkozy ne fait que de la répression face à son projet de dépénaliser le Code des collectivités territoriales? Après son projet de dépénaliser le droit des affaires - ce qui s'avère nécessaire au vu de l'acharnement médiatique dans l'affaire EADS par exemple - Nico envisage ainsi d'améliorer la loi Fauchon de 2000 qui diminuait déjà la responsabilité pénale des élus locaux.
Après avoir affirmé vouloir passer au Karcher les racailles, le Mahatma Sarkozy prouve dans la pratique qu'il passe à l'eau bénite les racailles en col blanc.

mardi 2 octobre 2007

Beethoven et Gilbert Montagné à TF1

Après avoir réalisé un reportage pour l'AFP à l'ONU (cf 30 septembre) où il a rédigé une dépêche indiquant les réactions de Mahmoud Ahmadinejad au discours de Nicolas Sarkozy, alors que le premier n'était plus dans la salle depuis une heure, Gilbert Montagné vient de réaliser un reportage pour TF1 en compagnie de Beethoven.

C'est le même site d'Arrêt sur images qui relève cette information (http://arretsurimages.net/post/2007/10/02/TF1-occulte-Martinon
-non-non-a-Neuilly).
L'histoire concerne cette fois David Martinon, porte-parole de Nicolas Sarkozy, parachuté à Neuilly. Sur les images de France 2 et France 3, on y entend clairement des slogans anti-Martinon ("Martinon, non! non!") prononcés par une dizaine de militants lors d'une soirée électorale à Neuilly.
Bizarrement le reportage de TF1 ne fait aucunement mention de ces incidents et ce malgré la dépêche de l'AFP qui les relataient.

Des journalistes qui ont des visions, d'autres atteints de surdité...si la France ne se signale pas par ses efforts dans l'insertion des personnes atteintes d'un handicap, on ne peut que se féliciter que le monde des médias fasse un tel effort pour l'insertion des aveugles et des sourds. Bravo.