samedi 31 mai 2008

La femme doit être une marchandise comme les autres

Les rétrogrades ne sont pas forcément là où on croit. Les progressistes non plus. De nos jours lutter pour l'égalité des droits entre les hommes et les femmes serait un combat moderne. C'est une grave erreur. Au vu de l'actualité récente la lutte pour une égalité de droits entre la femme et l'objet semble être devenu le summum du modernisme.
Venons aux faits. L'histoire se déroule dans le Nord, chez les Chtis. Un couple décide de se marier. Le mariage se déroule en grande pompe. Et là c'est le drame. Quelques heures après le mariage le mari revient parmi les invités sans son trophée, à savoir un drap tâché de sang prouvant la virginité de sa nouvelle femme. Et pour cause, sa nouvelle femme n'est pas vierge, contrairement à tout ce qu'elle avait alors affirmé.

Passons au Droit. Dès le lendemain le mari souhaite faire annuler le mariage. Se fondant sur l'article 180 du Code Civil le Tribunal de Grande Instance de Lille donne raison au mari le mois dernier : cet article permet une nullité du mariage s'il y a eu « erreur sur la qualité essentielle de la personne pour une des parties ». Pour résumer cette décision la virginité peut être considérée comme une qualité essentielle de la personne accordant le droit à annuler un mariage pour le mari bafoué.

Venons en aux réactions. Au niveau gouvernemental les réactions sont très contrastées. Rachida Dati défend elle la décision du TGI de Lille. Patrick Devedjian estime que ce type de décision introduirait la répudiation de l'épouse dans le droit français. Elisabeth Badinter exprime sa « honte » vis-à-vis de la Justice française affirmant que « la sexualité des femmes est une affaire privée et libre en France ». La Ligue des droits de l'Homme parle d'acte discriminatoire.

Depuis 1789 la France s'est faite défenderesse de la laïcité, principe constitutionnel, à savoir d'une hyper-religion, ou plutôt une hypermorale, qui dépasse les principes religieux, les principes sectaires, les principes obscurantistes. La France se doit de porter haut la torche de la vérité, du progrès, de la Raison. En 2008 elle ne peut se permettre de tolérer l'obscurantisme bigot, d'où qu'il vienne, et son prosélytisme régressif et préoccupant.

En 2008 la virginité d'une femme est donc une qualité essentielle pour un mariage? Qu'en est-il des hommes et des moyens de contrôler la leur? Doit-on accorder le droit à résilier un mariage pour vice caché comme on peut le faire pour une voiture ou accorder le droit de ramener une femme à sa famille comme on ramène un pullover abîmé dans un magasin?
Aux armes camarades! La femme doit être un objet comme les autres. La femme doit être une marchandise comme les autres. Battons-nous pour une véritable égalité entre la femme et l'objet. Au bout de son combat la France y retrouvera un éden. Son prestige et sa grandeur.


jeudi 29 mai 2008

Des médias

Les atteintes à la liberté d'expression ne sont pas nouvelles. Dès l'invention de l'imprimerie l'Eglise, craignant la diffusion d'idées malsaines, avait limité l'expression libre. Plus tard la monarchie prit le relais, avant que la Révolution et surtout Napoléon Ier effectuent à leur manière une forme de censure.
C'est la loi du 29 juillet 1881 qui a institué une protection de la presse, mais la guerre, Vichy, les ligues de vertu, de Gaulle ont limité cette liberté de parole. Pour information des bandes dessinées telles que Mandrake, Tarzan ou Blake et Mortimer ont connu la censure pour « démoralisation de la jeunesse ».

Les médias connaissent une première réalité, c'est la concentration. Si au niveau mondial Rupert Murdoch est le roi en la matière, la France connaît elle aussi ses grands groupes : Socpresse (Dassault), Lagardère-Hachette, Bouygues notamment. Mais d'autres groupes existent : Arnault, Rotschild, Bolloré, Hersant...ainsi la presse quotidienne régionale est souvent monopolisée par ces groupes, certaines régions voient même des monopoles de fait comme dans l'Ouest où Ouest France contrôle la presse écrite et les télés locales.

Une autre réalité c'est les connivences politico-économiques. La France se distingue ainsi par les couples mixtes : Sinclair-Strauss Kahn, Douste Blazy-Cantien, Kouchner-Ockrent, Schonberg-Borloo, Drucker (Marie...)-Baroin.
TF1 est la plus forte en la matière : la femme de Robert Namias, président de l'information, était la conseillère de Bernadette Chirac; Jean Claude Narcy a « coaché » des politiques tels que Hervé Gaymard ou Rachida Dati; Laurent Solly, ex-directeur de campagne de Nicolas Sarkozy est entré à la direction générale de la chaîne; le fils de Martin Bouygues fréquente la même école que celui de Nicolas Sarkozy, enfant dont il est d'ailleurs le parrain, il faut dire qu'il fut aussi le témoin de mariage d'un des mariages de Papy Sarko.
Pendant les élections présidentielles l'émission politique de TF1 était produite par A-Prime, dirigée par Dominique Ambiel et Frank Tapiro, ex-collaborateurs de Jean Pierre Raffarin.

Nicolas Sarkozy a su quant à lui jouer de ces connivences. Il est ami de nombreux patrons de presse, ce qui lui permet de menacer des journalistes. Jean Pierre Elkabbach, d'Europe 1, l'avait directement contacté pour le choix d'un journaliste pour la campagne. Il y a eu aussi les affaires Paris-Match : affaires Genestar (Attias-Cécilia) ou Noah.
De manière générale Nicolas Sarkozy n'hésite pas à faire du chantage au boycott vis-à-vis de médias, tutoie facilement, n'hésite pas à envoyer des messages du style « je croyais que tu étais mon ami... » aux journalistes qui le critiquent. Déjà au début de sa carrière il envoyait des messages de remerciement à tout journaliste qui écrivait un article sur lui.

Dernière réalité des médias : la dépendance financière. Les médias sont tenus par les actionnaires et par les annonceurs publicitaires qui n'hésitent à supprimer des publicités ou à menacer de le faire pour éviter toutes critique. Il est ainsi impossible de critiquer LVMH ou l'Oréal, premiers fournisseurs de recette publicitaire. Le plus grave c'est quand il s'agit d'affaires tragiques comme celle de l'usine AZF ou l'assassinat du juge Borrel.
Du coup les médias se spécialisent dans les faits divers (exemples : l'insécurité, les banlieues) et les marronniers : la canicule, les incendies de forêt, le stress du Bac, les résultats du Bac, les cadeaux de Noël, les traditions de Noël, rétrospective de l'année, les soldes...
La presse quotidienne est elle moins bien lotie : dépendance vis-à-vis de la grande distribution, de la police ou des services municipaux les obligent à lever le pied et à faire la brosse à reluire...

lundi 26 mai 2008

Derrière les stars du foot, les stars de la précarité

A l'heure où le Football Club de Nantes remonte en Ligue 1 de football et que le Championnat d'Europe des Nations se prépare, intéressons-nous un instant à un des sponsors du « FCN », Synergie, et à des travailleurs de l'ombre, les stadiers. Un reportage réalisé il y a quelques mois par le journal satirique nantais, la Lettre à Lulu.

Ce reportage raconte l'histoire d'un étudiant à la recherche d'un job pour financer ces études et qui envoie un CV à l'agence d'intérim Synergie. Rien pendant quatre mois, mais on le contacte ensuite pour une mission.
Si le match commence à 20h, on lui demande de se présenter à 16h30. Le chef d'équipe engueule alors un des stadiers qui porte un bonnet – la scène se passe en décembre – en affirmant selon les propres termes de la Lettre à Lulu : « enlève ça. T'as l'air d'un romano »; il indique aussi qu'une des personnes à l'essai a peu de chance d'être conservé : « c'est par rapport à son nom. Trop typé romano ».
Bilan pour le stadier : six heures de boulot bénévoles, justifiés par le fait que ça serait toujours comme ça, que c'est un essai pour se familiariser avec les tâches à accomplir.

Notre ami étudiant est recontacté pour un autre match. Rendez-vous à 16h30, cinq heures de boulot et comble de la double peine, le supplice de regarder un match du FC Nantes (une idée sur laquelle devrait réfléchir Nicolas Sarkozy pour punir les délinquants et éviter la récidive).
Lorsqu'il reçoit sa fiche de paie, le salaire est de 35 € pour cinq heures de travail : seules quatre heures ont été comptabilisées.
A Synergie on lui explique qu'il est « catégorie A » et que de ce fait il est payé quatre heures quel que soit le nombre d'heures travaillées. L'étudiant protestant, on le renvoie vers le FCN.
C'est alors son père qui appelle. Même explication. Mais quand il indique qu'il est percepteur des impôts, le responsable des stadiers lui propose, comble de cruauté, des places gratuites pour un match du FCN. Mais comme on peut perdre son calme sans perdre sa lucidité, il refuse. Assister à un match du FC Nantes? Certains anciens du Vietnam ne pourraient supporter telle t
orture.

mardi 20 mai 2008

Le cancer pour les nuls

Décidément les Français sont loin d'être bons en anglais. Ainsi comme l'indique le Canard Enchaîné du 23 avril dernier France Télécom a gardé sous le coude pendant deux ans et demi un rapport scientifique sur des risques de cancers chez certains de ses employés – les lignards, qui posent des câbles – parce que le rapport était rédigé en anglais...

A l'origine de ce rapport la mort de cinq employés de Saint Nazaire d'un cancer du poumon entre 1989 et 1995. La CGT porte plainte. Sous la pression de médecins du Travail l'entreprise confie à deux chercheurs de l'INSERM une étude épidémiologique afin de déterminer si l'activité des lignards est factrice ou non de cancers. En 2003 un rapport est publié indiquant la difficulté de déterminer avec certitude l'origine des cancers.

L'affaire rebondit en avril 2007 quand un médecin du Travail découvre que les deux médecins qui effectuaient le rapport ont poursuivi leurs travaux et que leurs conclusions, en anglais, sont moins mitigées. Le rapport constate ainsi une “augmentation significative du risque de décès par cancer du poumon chez les lignards”. Autre rebondissement : les médecins découvrent que la direction de l'entreprise connaissait ces conclusions depuis 2005, alors qu'il y a peu cette même direction justifiait ses retards par le fait que le texte était en anglais.

Ces remous ont eu en tout cas des effets : une commission amiante a été crée. Mais quid des lignards ayant exercé entre 2003 et 2008? L'avenir nous le dira.


samedi 17 mai 2008

Quelques nouvelles de Serge Dassault

Dans la République française présente il existe certains hommes symbolisant parfaitement les déviances de notre système. Serge Dassault bénéficie de ce privilège, de par ses pratiques faites de connivences et d'opacité. Dans son oeuvre Hegel affirmait lui que l'Histoire était faite d'affrontements, mais que de la synthèse de ces conflits naîtrait à terme une société future proche de la perfection.
Osons espérer que de la République présente faite de technocratie, de corruption et de connivences naîtra une République future défendant l'intérêt général, la probité, la transparence et la démocratie. Cette République de demain est possible, à condition que la paresse et l'inaction des citoyens ne permette pas la victoire des forces de l'inertie face aux forces du progrès et du mouvement.

Serge Dassault donc...deux récents articles du Canard Enchaîné nous démontre que tel le Paris Saint Germain dont chaque match en fait un récidiviste du délit d'atteinte à la noblesse du football, Serge Dassault semble être lui un récidiviste de l'atteinte à la noblesse de la politique.

Dans son article du 7 mai l'hebdomadaire satirique nous indique que si Serge Dassault n'est pas un Pierre Mendès-France en matière politique, il a bien le talent de Bertrand Renard des Chiffres et des Lettres en matière de mathématiques. L'article s'interroge sur le budget de la commune de Corbeil-Essonnes : celui-ci était en effet en état de déficits “lourds et répétés” il y a à peine deux ans, et le budget présenté juste avant les municipales est excédentaire, ce qui donne lieu à une baisse des impôts locaux.
Hors notre Bertrand Renard a une astuce : le 2 juillet 2007 la commune transfère au Syndicat intercommunal d'assainissement et de restauration des cours d'eau – la SIARCE - la gestion de ses eaux usées (son budget étant de 2,8 millions d'euros). Hors la loi impose un transfert de fonds dans ce cas. Et la municipalité n'octroie que 800 000 € à la SIARCE, et en conserve 2 millions d'euros, soit 10 points de fiscalité locale...

Déjà dans son édition du 23 avril le même hebdomadaire narrait le manque de clarté des comptes de Corbeil-Essonnes : malgré le scepticisme de certains face au redressement financier des comptes de la commune le préfet de l'Essonne Gérard Moisselinex-directeur adjoint de cabinet de Nicolas Sarkozy-Bellemare au ministère de l'Intérieurenvoye un courrier à la chambre régionale des comptes indiquant que la “tutelle” sur les comptes de la commune arrive à terme.
Mais le président de la chambre régionale des comptes indique lui que le Code général des collectivités territoriales oblige à communiquer le budget réalisé et le budget en cours, soit en l'espèce les budgets 2007 et 2008, faute de quoi elle se doit de refuser de certifier ces comptes. Déjà en 2007 le préfet avait pris un arrêté approuvant le budget primitif de Corbeil alors que la chambre régionale des comptes critiquait deux mois plus tôt les déficits de la commune, et invitait à augmenter les impôts locaux. Avis donc non suivi d'effet.

Depuis le préfet a obtenu une promotion : il est devenu préfet de la région Champagne-Ardenne suite à une décision du Conseil des ministres. Simple information.

mercredi 14 mai 2008

Olivier Besancenot, révolutionnaire pour bobos : rumeur pas rumeur?

A y est! Le petit facteur est devenu grand. Après être passé il y a quelques années dans « Les grosses têtes » de Philippe Bouvard, Olivier Besancenot a été l'invité ce dimanche de « Vivement Dimanche » de Michel Drucker : avant de connaître le Grand Soir, on sera donc obligé de passer par le long après-midi.
Certes Olivier Besancenot a de grandes qualités : un discours sans tabou comparé à d'autres leaders de la gauche, un discours a priori non dogmatique mais pragmatique, un discours pédagogique, et surtout à l'exemple de Georges Marchais il y a quelques années Olivier Besancenot a su parfaitement maîtriser la réalité médiatique dans son ascension politique.

Pourtant son discours n'est pas dénué d'ambiguïtés ou d'engagements qui peuvent laisser sceptiques : son refus de mettre les mains dans le cambouis car son bilan depuis six ans se limite à parler et à critiquer et non à agir et à réaliser; des propositions sur l 'écologie un peu limitées (il n'a pas signé le pacte écologique de Nicolas Hulot en 2007); un antisionisme qui frise parfois l'antisémitisme (certes il est possible de critiquer Israël mais pourquoi rester silencieux dans le même temps sur la Syrie?); des manifs communes avec des islamistes : la laïcité ne semble plus bonne lorsqu'elle fait perdre des parts de marché dans les banlieues; sa propension à utiliser le capitalisme comme bouc-émissaire, à l'exemple de l'extrême droite qui fait de même avec les étrangers.
En 2007, son projet ressemblait à une lettre au Père Noël, parsemé de propositions dignes de Francis Lalanne : comme des diplômes pour tous ou la paix dans le monde. Et près d'un tiers de ses propositions étaient un copié-collé du projet de Ségolène Royal, projet qu'il a pourtant critiqué.

Par ailleurs de nombreuses rumeurs, pas forcément étayées, concernent notre gentil facteur circulent sur Internet, alors que les médias restent très silencieux à ce sujet.
Pas rumeur : avant de surmédiatiser son job de facteur Olive a été assistant parlementaire au Parlement européen. Leurs salaires varient de 1 500 à 5 000 € mensuels, et il assistait Alain Krivine. Dommage qu'à l'époque il n'amenait pas de caméras pour filmer son activité de col blanc payé par le contribuable.
Pas rumeur? En complément de son salaire de postier Olivier Besancenot percevrait des rémunérations complémentaires de la LCR, ce qui lui permettrait de gagner plus en militant plus.
Rumeur? Olivier Besancenot serait marié avec Stéphanie Chevrier, appartenant à la direction de Flammarion, dont le salaire serait de 10 000 € mensuels. Notons que c'est Flammarion qui a publié le dernier ouvrage d'Olivier Besancenot. Avec un salaire pareil Olive pourrait se mettre au RMI, à moins que son job de facteur ne soit qu'un argument marketing, mais on n'ose y penser.
Le couple occuperait par ailleurs un appartement à Montmartre, dans le 18ème arrondissement de Paris, quartier du Sacré Coeur. Sa copine lui a aussi ouvert son réseau de contacts presse, et dispose d'un savoir-faire en la matière.
Pas rumeur : toujours aussi discret sur sa vie privée, on le comprend, Olivier parle peu de ses deux cousins Hervé et Bertrand qui ne sont pas postiers mais ambassadeurs, job où le SMIC est de 14 000 €

Quoi qu'il en soit on peut appliquer à Olivier Besancenot la phrase de Laurent Fabius à l'égard de Jean Marie Le Pen : « il pose les bonnes questions mais apporte les mauvaises réponses », tant il est vrai que la politique se limite parfois à un match OM-PSG, où les pseudos combats idéologiques masquent les problèmes réels. Et une véritable démocratie ne peut se passer d'un véritable pluralisme des opinions.


dimanche 11 mai 2008

De l'affaire de l'hormone de souffrance

L'intérêt général, la santé publique ont-elles encore une fois abdiqué devant les intérêts financiers? La France s'est en effet caractérisée ces dernières années sur quelques dossiers – amiante, sang contaminé – comme un pays où la vérité scientifique a abdiqué face à la vérité financière. La description faite par l'hebdomadaire Marianne (numéro du 3 au 9 mai 2008) de l'affaire de l'hormone de croissance, actuellement en procès, confirme cette règle.

Dans ce dossier cent dix personnes sont décédées suite à un traitement à l'hormone de croissance, contaminées par la maladie de Creutzfeld-Jacob. Pourtant dès 1980 le professeur Montagnier émettait des avertissements sur le danger de la transmission d'encéphalopathie par les hypophyses. Pourtant dès le premier décès en 1985 les Etats Unis et la Grande Bretagne ont arrêté la fabrication de ce traitement, alors que la France a continué jusqu'en 1988.
Mais on continue à diffuser cette hormone. Dix à quinze ans après les injections les premiers décès surviennent.

En cause l'association France Hypophyse qui a fabriqué et diffusé l'extrait d'hormone prélevé sur les cadavres. Cette association est née de l'ambition de deux grands pédiatres dès 1973. Ceux-ci sauront utiliser leur réseau composé parfois de personnes ou institutions prestigieuses : le produit est diffusé sans autorisation ni visa ministériel de contrôle.
En cause aussi des pédiatres, des représentants du ministère de la Santé, de l'Institut Pasteur (qui souhaitera bénéficier de la manne financière que représente l'hormone), de l'INSERM, de la Pharmacie centrale des hôpitaux.
En cause par ailleurs les connivences politico-médicales : “Tous se connaissent, dînent ensemble, et sont en connivence. C'est ce copinage prestigieux qui explique sans doute la catastrophe” affirme un avocat des parties civiles : d'où des passe-droits pour les autorisations et un silence lors des premiers décès.
Au mépris de la législation le prélèvement d'hypophyses donnait lieu à des prestations financières.

Au niveau étatique on essaie d'étouffer le versant “politique” de l'affaire. Craignant un nouveau sang contaminé, Pierre Bérégovoy propose dès 1993 une indemnité aux victimes afin d'éviter que la responsabilité de l'Etat ne soit mis en cause : les victimes doivent renoncer à poursuivre l'Etat pour bénéficier de cette indemnisation. Edouard Balladur et Simone Veil utiliseront le même mécanisme.

Actuellement sept personnes sont inculpées pour homicide involontaire et tromperie aggravée.


jeudi 8 mai 2008

Les pesticides : testés et approuvés par la grande Faucheuse

Si la France ne réussit pas à gagner le championnat d'Europe des Nations de football cet été, il y a un championnat d'Europe où elle reste invincible : c'est l'utilisation de pesticides.
La France utilise ainsi chaque année 75 000 tonnes de pesticides, ce qui en fait de loin la première utilisatrice européenne. 80 % de nos rivières en contiennent, idem pour 57 % de nos nappes phréatiques, l'air aussi en est infecté : jusqu 'au trois quart de ce qui est épandu se retrouve dans l'air et nous retombe dessus en cas d'averse.

Et pourtant les effets des pesticides sur la santé sont gravissimes : selon une récente étude du laboratoire Santé, Travail, Environnement de l'université de Bordeaux 2 les agriculteurs auraient 2,2 fois plus de « chance » de développer une tumeur cérébrale. Idem pour la maladie de Parkinson.
Pour les populations, malheureusement (ou heureusement...) aucune étude. Mais les experts font part de l'extrême prudence à avoir concernant les pesticides.

Et les pesticides, tel Oussama Ben Laden, savent se cacher. 47 % des légumes sont saupoudrés d'insecticides ou désherbants. Pour les fruits le chiffre monte à 67 %. Et passer votre fruit ou légume sous l'eau ne sert à rien : les substances s'enfoncent dans la chair jusqu'à 8 millimètres.

Heureusement il y a eu le Grenelle de l'hypocrisie. Au cours de ce Grenelle un groupe intitulé « Instaurer un environnement respectueux de la santé » s'est constitué. Parmi ses propositions : réduire de 25 à 50 % les pesticides à moyen terme. Le lendemain de cette proposition les membres du groupe reçoivent un mail avec un document de synthèse envoyé par le président du groupe Dominique Maraninchi, avec trois heures pour envoyer des remarques sur le document! Sur le document il est simplement indiqué que certains veulent réduire les pesticides, mais constate que d'autres pensent que retirer du marché les molécules les plus dangereuses suffirait.
Selon le Canard Enchaîné – auteur de l'article – les « autres » seraient le président du groupe, les représentants du ministère de la Santé et de l'industrie agrochimique.
Au final les participants recevront le document final qui ne retient plus une réduction des pesticides, mais simplement d'une élimination des pesticides les plus dangereux (cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques) : au total cinquante substances. Exclues les molécules « potentiellement » dangereuses comme les perturbateurs endocriniens, immunotoxiques ou neurotoxiques, qui pourront donc continuer à être utilisés.

A noter qu'une étude du réseau Pan-Europe, qui s'occupe du domaine des pesticides en Europe, a constaté la présence de pesticides généralisée dans les vins français. Du coup ça sera même plus possible de boire pour oublier nos cancers. Après l'échec du travailler plus pour gagner plus, c'est l'échec du boire plus pour oublier plus. Triste époque.

dimanche 4 mai 2008

Multinationale de la santé : cachez cette vérité que je ne saurais voir!

Fut une époque où science rimait avec vérité. Une époque où face aux obscurantismes religieux et aux superstitions, les scientifiques avaient porté haut le flambeau de la vérité. Une pensée pour Copernic et pour Galilée.
Mais là tout a changé. Les intérêts économiques, le lobbying, la corruption font que qu'une vérité économique, vérité tout aussi pertinente que la Sainte Vérité officielle du Vatican, va parfois à l'encontre de la science comme le narre le Canard Enchaîné dans son édition du 30 avril 2008.

L'histoire que narre l'hebdomadaire concerne un des grands groupes pharmaceutiques mondial, Sanofi-Aventis.
Revenons à la genèse de l'histoire. Sanofi-Aventis souhaite mettre sur le marché une pilule miracle, Acomplia, censée soigner l'obésité, notamment chez les diabétiques. Hors en 2007 un comité d'experts de la Food and Drug Administration, qui s'occupe de la mise sur le marché de certains produits aux Etats Unis, émet un avis négatif concernant l'Acomplia. Ce médicament aurait des effets indésirables préoccupants : dépressions graves, voire tentatives de suicides chez certains. Une autre étude a depuis confirmé partiellement ces effets.
Et les effets pour Sanofi-Aventis sont très très négatifs : oublié le marché américain estimé à trois milliards de dollars annuels, le cours de l'action en Bourse, pourtant bien noté, ne monte pas.

« A chaque action, il faut une réaction », affirmait Bob Marley. Et la réaction de Sanofi-Aventis est éclairante selon le Canard Enchaîné : lors d'un comité d'entreprise de Sanofi-France de mars dernier elle a présenté le « Plan best Acomplia » où elle présente sa réaction aux problèmes de l'Acomplia.
Le contenu du plan? En priorité « neutraliser la grande presse ». Sanofi-Aventis reproche en effet, à juste titre, les critiques de la presse à l'encontre d'Acomplia, à savoir la simple information sur les expertises négatives de la pilule. Concernant les moyens de « neutraliser » le Canard Enchaîné indique simplement que Sanofi-Aventis a la « pudeur » de ne pas les expliciter. Du coup l'hebdomadaire s'interroge : au vu de l'importance des encarts publicitaires dans les journaux, n'est-il pas possible de faire pression sur eux? Par ailleurs le Canard revient sur une pratique du secteur, selon Sanofi oubliée ou encadrée : les voyages d'études tous frais payés, vers des destinations ensoleillées, les petits cadeaux...

Sanofi justifie ses objectifs (précisons bien qu'ils n'ont explicité aucun moyen) par l'inquiétude que peut générer la simple reprise d'information auprès des professionnels, clients, le monde de la santé et les partenaires de l'entreprise, par ailleurs les ventes stagnent.
On en arrive alors au deuxième objectif du « Plan best Acomplia » : « mobiliser la communauté diabète autour d'une Opération Prestige » : là aussi rien sur le moyen, si ce n'est un travail accru des visiteurs médicaux. Pour le budget il convient aussi d' « augmenter la durée de traitement » des patients.

Comme on le voit, comme la superstition religieuse avait tendance à prendre le dessus sur la vérité scientifique, aujourd'hui c'est la vérité économique qui prend le dessus sur la vérité scientifique. Mais comme le disait Bossuet, autre grand défenseur de l'Eglise, « Les hérésies débutent toujours par quelques hommes ». Camarades hérétiques, unissons-nous!


vendredi 2 mai 2008

On l'appelait Manuel Aeschlimann

"En général on parvient aux affaires par ce qu'on a de médiocre, et l'on y reste par ce que l'on a de supérieur". Ces propos ne sont point un jugement visant Nicolas Sarkozy, il s'agit d'une citation issue des "Mémoires d'outre-tombe" de Chateaubriand. Ces propos pourraient pourtant bien s'appliquer à un des lieutenant de notre Pierre Bellemare de la politique, à savoir Manuel Aeschlimann.

Dans un article précédent (9 février 2008), nous avions déjà résumé les déviances du système Aeschlimann à Asnières. En cause notamment le machiavélisme de son maire, le communautarisme et son refus de toute opposition. Pour lutter contre toute opposition Manuel Aeschlimann n'hésite pas à attaquer ses opposants en justice, à émettre des tracts diffamatoires ou à les faire passer pour des sectes.
C'est sur ce sujet que le magazine Marianne s'était intéressé il y a près de deux ans (1er juillet 2006, article de Philippe Cohen).

Dans le cas que narre Marianne Bruno de Beauregard et Miguel Membrado dirigent une start-up nommée Mayetic. La Caisse des dépôts avait investi dans l'entreprise qui employait vingt trois salariés et avait pour clients des entreprises ou institutions comme PriceWaterhouse, EADS, le groupe PPR, Auchan, France 3, la ville de Paris ou la gendarmerie nationale. Hors
Bruno de Beauregard est aussi un opposant notoire à la politique de Manuel Aeschlimann : il s'occupe de l'association des riverains de la ZAC Métro (Ahru ZAC Métro) qui s'oppose à certains projets urbains de la ville. Et là c'est le drame...

Tout commence le 5 novembre 2003 : un tract anonyme est distribué dans les boîtes aux lettres et sur les pare-brises de la ville. Ce tract intitulé "Danger secte" prétend que l'Ahru ZAC Métro est manipulée par la Fondation Ostad Elahi, pourtant reconnue d'utilité publique : elle informe sur l'oeuvre d'un philosophe iranien, basée sur l'éthique et est de nature laïque : la Miviludes, qui s'occupe des sectes, ne la considère pas elle comme une secte.
Au final dix sept personnes dont un conseiller municipal sont nominativement dénoncées. La mairie reprend les infos dans une lettre aux habitants de la commune. Quatre actions en diffamation sont intentées, la dernière aboutissant à une condamnation d'un adjoint de Manuel Aeschlimann.
Au lendemain du procès une note des RG reprend la thèse de la mairie, et indique aussi que la secte acquiert des immeubles dans la ville.
Le Monde reprend en tout cas la note des RG et indique que
l'Ahru ZAC Métro est une secte (22 octobre 2005), information reprise par France 3 et par le Vrai Journal de Karl Zéro sur Canal +. Suite à cette campagne Mayetic voit ses contrats et partenariats se romprent, l'entreprise dépose le bilan et les vingt trois salariés perdent leur emploi.

Marianne s'interroge sur la note des RG : la note serait très légère du point de vue de ses informations, reprenant la thèse de l'équipe Aeschlimann; la date de la note (au lendemain d'un procès) est une coïncidence étonnante; le rôle de Manuel Aeschlimann dans l'équipe de Sarkozy - conseiller politique opinion et sondages - amène Marianne à se demander s'il n'a pas obtenu une "faveur" des RG dans la constitution de la note.

Manuel Aeschlimann a lui depuis perdu la direction de la municipalité lors des dernières élections, battu par une membre de l'association Anticor, Josiane Fischer.

"En général on parvient aux affaires par ce qu'on a de médiocre, et l'on y reste par ce que l'on a de supérieur" affirmait donc Chateaubriand. On comprend mieux la défaite de Manuel Aeschlimann.