vendredi 10 octobre 2008

Krach boursier : on change pas une équipe qui perd


Nostradamus l'avait prédit. Dans ses fameux "Quatrains" le célèbre prophète ne déclarait-t'il pas :

"Dans les Bourses mondiales il y aura des grandes chutes
Le Paris Saint Germain ne marquera pas de buts
Face à la crise, impuissant sera le petit chef hongrois
La Tecktonik un jour se démodera"?

Si Nostradamus l'avait prédit, force est de constater qu'il n'est pas le seul: depuis des années de nombreux intellectuels, économistes, citoyens s'inquiétaient des déviances du capitalisme actuel.
Depuis les banquiers et politiques s'agitent mais rien ne change vraiment: alors que les multinationales ont brillé par leurs délocalisations, leurs placements dans les paradis fiscaux, leurs invitations à diminuer la pression fiscale, leurs parachutes dorés, aujourd'hui elles invitent l'Etat - entité quasi-bolchévique pour elles il y a peu - et donc le contribuable à mettre la main à la poche pour sauver leurs erreurs en vertu du principe qui consiste à privatiser les profits et à publiciser les pertes.

Et divers faits montrent que les grands patrons sont loin d'aller si mal.

Ainsi chez AIG, qui a reçu 37,8 milliards de dollars de fonds publics pour la sauver de la faillite, on apprend que quelques jours après cette nationalisation, la direction de l'entreprise a organisé un séminaire dans un hôtel de luxe de Los Angeles, coûts des frais de massage, banquets et parties de golf : 440 000 dollars. Merci gentil contribuable américain.

Même chose pour Fortis, qui a obligé les autorités du Bénélux et de la France à passer des nuits blanches au vu de sa situation quasi-faillitaire. On apprend que l'entreprise vient de dépenser 150 000 € pour recevoir des courtiers dans un hôtel de luxe monégasque.

On apprend aussi que Gérard Le Fur, ex-directeur général de Sanofi-Aventis, qui a fait perdre 27 % à l'action en un an, reçoit malgré tout un parachute "diamanté" : 2,7 millions d'euros et un petit poste pépère pour un salaire de 150 000 € mensuels (Marianne, 27 septembre 2008).

Et l'Etat dans tout ça, dont les caisses étaient vides il y a peu et qui fait preuve de beaucoup d'imaginations pour lever des fonds (ponction de l'épargne populaire ou du 1 % logement, amnistie des exilés fiscaux...)? Le Canard Enchaîné du 1er octobre nous raconte que François Fillon s'est accordé un week end bien mérité. Afin de s'y rendre il a utilisé un Falcon 900 à 6 000 € l'heure de vol, alors qu'un plus écologique déplacement en TGV lui aurait coûté 69,70 € par passager. Pas étonnant que les caisses de l'Etat soit vides...

Même jeu, mêmes joueurs, le capitalisme de la régression a de beaux jours devant lui.