dimanche 30 mars 2008

Bienvenue chez les Dassault

L'Agence tous risques n'est pas morte. Dans les années 80 cette équipe composée d'Hannibal, Barracuda, Looping et Le Futé réussissaient grâce à leurs intelligences et qualités respectives à se sortir de toutes sortes de situation.

Certains hommes politiques français nous font penser à l'Agence tous risques. Citons ainsi Manuel Aeschlimann qui bien que battu lors des municipales à Asnières aurait, selon les sites Internet Bakchich et Rue 89, déménagé dans un camion tout un tas de documents et fait fonctionner la broyeuse à documents à plein régime avant de quitter l'Hôtel de ville. Qu'indiquaient ces documents? Si on l'ignore, force est de constater que l'Agence tous risques a encore mené à bien sa mission.

A Corbeil-Essonnes l'Agence tous risques compte aussi un éminent membre, à savoir Serge Dassault. Lui aussi se sort de toutes les situations, avec tout moyen. Même d'une élection municipale.
Dans son édition du 12 mars le Canard Enchaîné raconte quelques anecdotes sur la campagne de l'ami Serge. Comme sa distribution de tracts du 8 mars devant un supermarché. Au cours de ce tractage il entame une discussion avec une femme, il se fait alors plus discret et lui glisse quelque chose dans son sac. Témoignage de la retraitée : « vingt euros, pour faire ses courses, ça aide »...
Un « jeune d'un quartier » affirme lui que certains de ses copains auraient reçu des billets de la mairie, allant jusqu'à plusieurs centaines d'euros. L'hebdomadaire satirique avait déjà signalé il y a quelques semaines le cas d'un conseiller municipal « issu des quartiers » qui aurait reçu une subvention de 500 000 € de la part de la mairie.
Une rumeur a aussi circulé au sein de la communauté musulmane de la ville : Magic Dassault aurait promis de consacrer 200 000 € pour la mosquée en cas de réélection. Dans un quartier de la ville 6 000 € aurait aussi été versé avec la consigne d' « arroser ».

Bien évidemment les bonnes âmes vont se scandaliser de ce genre de pratiques. Mais nous les invitons à faire preuve de sang-froid et de tolérance. En 2006 les études et la réalisation de l'avion Rafale, construit par le groupe Dassault, avaient déjà coûté vingt huit milliards d'euros au contribuable français, soit huit cent vingt quatre euros par contribuable, pour un résultat plus que contestable.
Allez, plus que quelques nombreux mandats et Serge Dassault aura rendu aux contribuables l'argent que ceux-ci lui ont versé pendant des années. Chacun son tour.


jeudi 27 mars 2008

Les privilégiés "d'en haut", suite et fin

Dans notre série sur les privilèges des hauts fonctionnaires français, inspirés par l'ouvrage d'Yvan Stefanovitch "Aux frais de la princesse", deux derniers domaines : les DOM-TOM et l'éducation.

Dans son ouvrage Yvan Stefanovitch s'intéresse ainsi à l'outre-mer. Si ses propos sur les fonctionnaires d'outre-mer mériteraient plus de modérations, ses propos sur les élus ou représentants de l'Etat sont dignes d'intérêts.

Concernant le représentant de l'Etat à Mayotte, celui-ci travaille dans une partie de l'Ile alors que ses bureaux sont situés de l'autre côté du lagon. Afin de se déplacer il n'utilise pas la navette locale mais une vedette de sept mètres de long, pilotée par un employé de l'Etat, ce qui est déjà un effort de sa part puisqu'en 1996 il avait acheté un bateau de croisière avant de s'en séparer face aux critiques.

A la Réunion le préfet a trois résidences : une à la ville, une à la plage et une à la montagne.

Pour les élus Lucette Michaux-Chevry, élue de Guadeloupe, justifie son amitié à l'égard de Jacques Chirac : elle avait l'habitude d'emprunter du personnel et de la nourriture pour sa résidence privé (en 1995 elle a dépensé 26 000 € en petits-fours!).
Et Lucette est généreuse avec ses directeurs de cabinet tous dotés d'un logement, d'un portable et d'un véhicule de fonction, avec chauffeur. De même pour le chef du service courrier qui a aussi son logement de fonction.

En Guyane le conseil général a accordé treize voitures de fonctions avec des cartes d'essence gratuite!
En Nouvelle-Calédonie, l'ex-dirigeant Jacques Lafleur occupe aussi un logement de fonction, mais non seulement il ne paie rien mais le contribuable lui paie 2 200 € mensuels afin qu'il l'occupe!
A la Réunion, vingt cinq membres du conseil général bénéficiaient d'un logement de fonction, parmi eux neuf s'auto-louaient leur logement.

Cependant le maître demeure Gaston Flosse auquel nous avons consacré un dossier (cf « Nos dossiers »). Grâce à l'argent du contribuable, il s'est payé : un atoll à Tupai (5,7 millions d'euros), un avion (13,8 millions), soixante dix véhicules, dont une trentaine de motos et trente sept berlines (avec double immatriculation pour permettre un usage familial), une milice...les frais de la présidence ont augmenté de 400 % en dix ans.

Afin de calmer les contestations, les privilèges se sont élargis : le service d'assistance aux particuliers est ainsi passé de 18 à 140 personnes avec une productivité de 0,6 dossiers traités par jour et par agent!


Autre domaine où existe un fossé entre fonctionnaires de base et hauts fonctionnaires : l'éducation.
Yvan Stefanovitch s'intéresse ainsi à quelques grandes écoles.
Au lycée Henri IV le proviseur dispose d'un F9 de 380 m² avec vue sur le Panthéon. En 2004 il a par ailleurs réalisé des travaux qui ont coûté 11 648 € au contribuable. A part son proviseur, le lycée loge vingt fonctionnaires.
Au lycée Louis-le-Grand le proviseur dispose de 390 m², celui de Jean-Baptiste-Say de 332 m² : l'Education Nationale, avec 43 000 logements, fournit en effet un quart des logements gratuits de la fonction publique.

Le recteur de l'académie de Nice vit lui dans une véritable villa de 350 m² qu'il loue pour 3 500 € mensuels, mais a aussi droit comme tous ses collègues à une voiture de fonction avec chauffeur.

Autre fonctionnaires d'en haut : les professeurs de grandes écoles (Normale Sup, Polytechnique...). Ils gagnent entre 7 500 et 9 000 €, bénéficient de six mois de vacances par an, et touchent même leurs heure supplémentaires pendant leurs vacances. Les « heures de première chaire » permettent aussi d'être payés même s'ils n'effectuent pas des heures de cours, même situation pour les « décharges de services individuelles » qui créé de véritables enseignants virtuels : ainsi il y a des professeurs détachés à l'Opéra de Paris, à l'institut des études judaïques; d'autres à TV5, à la Fondation Nicolas Hulot, au Lobby européen des femmes; il y a aussi les professeurs en surnombre qui ne peuvent enseigner faute d'affectation, leurs disciplines : hébreux, arabe, portugais ou russe, coût pour le contribuable : 100 millions d'euros.


lundi 24 mars 2008

FNAC et le piratage : la paille et la poutre

« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l'oeil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil ? ou comment peux-tu dire à ton frère : laisse-moi ôter une paille de ton oeil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ôter la paille de l'oeil de ton frère ». Ces propos de Jésus Christ, dont nous fêtons actuellement la résurrection, en attendant celle de Nicolas Sarkozy, sont toujours d'actualité.
En effet la FNAC, l'agitateur depuis 1954, serait-elle coupable de commercialiser des DVD pirates? Si on lit les propos du site Rue 89 et du Canard Enchaîné du 27 février, la question mérite d'être posée.

Rappelons que le patron de la FNAC, Denis Olivennes, est l'auteur d'un livre - « La gratuité, c'est le vol » - dans lequel il dénonçait le piratage. Rappelons aussi qu'il a présidé une commission sur le piratage sur Internet, sur la demande de Nicolas Sarkozy.
Hors selon les deux sources précitées la SACEM enquête depuis quelques semaines sur des DVD lives et inédits de grands groupes de rock, commercialisés par un label nommé « Wow corporation » dans les rayons de la FNAC. Parmi ces DVD citons les Rolling Stones, Jimi Hendrix, Queen...

Le Canard Enchaîné mène son enquête : le label est inconnu, il n'a ni adresse ni site Internet. Il se présente comme une entreprise américaine, mais la SACEM retrouve trace de la société en ex-Yougoslavie... Les DVD sont moins chers que la moyenne, le packaging a minima.
Ces DVD seraient en fait des pirates, des « bootlegs ». Et d'autres labels auraient les mêmes pratiques : Masterplan, FNM. La FNAC dont le patron dénoncerait le piratage commercialiserait donc des DVD pirates dans ses magasins!

De son côté la direction de la FNAC fait preuve d'une certaine nonchalance par rapport à ces pratiques, qu'elle justifie par la concurrence, et excuse par la difficulté à contrôler les produits au vu de l'importance de leurs références.
Le Canard Enchaîné rappelle lui que selon le règlement intérieur de la FNAC tout salarié qui introduit un produit piraté dans l'établissement est passible de sanctions pouvant aller jusqu'au licenciement immédiat pour faute grave.

Puisque la période pascale célèbre la résurrection de Jésus Christ, espérons que pour son retour parmi nous il accomplisse un miracle. Comme celui de transformer les DVD pirates de la FNAC en DVD légaux. Ou de faire gagner le PSG (sauf contre Carquefou).


vendredi 21 mars 2008

Perpignan : après le bourrage d'urnes, le bourrage de chaussettes?

Lors de la campagne d'Anticor pour les municipales, plusieurs candidats ont pris position pour les propositions d'Anticor sur la transparence et l'éthique en politique. Signalons ainsi Bertrand Delanoë, Michèle Blumenthal (Paris), Jean Claude Antonini (Angers) ou Philippe Duron (Caen).
Signalons surtout la victoire de Josiane Fischer, membre d'Anticor, à Asnières contre Manuel Aeschlimann, maire dont les pratiques sont à l'antipode de nos principes : pression, coups bas, refus de toute opposition, communautarisme...
Parmi les signataires du questionnaire Anticor il y avait aussi Jacqueline Amiel-Donat à Perpignan, portée par la gauche et le Modem, victime de pratiques quelques peu étonnantes.

Ainsi un incident a eu lieu lors du dépouillement des bulletins pendant les municipales dans le bureau de vote n°4. La personne qui préside à ce dépouillement est Georges Garcia, frère d'un des colistiers du candidat UMP sortant Jean Paul Alduy. Soudain Claude Got, membre de la liste Modem-PS, l'interrompt car il constate qu'il a des enveloppes plein les poches. La police, avertie, constate que Georges Garcia a des bulletins dans ses chaussettes...
Lors de sa garde à vue il affirme avoir planqué ces enveloppes et chaussettes pour pallier à « tout problème de différences entre le nombre de bulletins et celui de votants ».

Si l'affaire a été médiatisée, le Canard Enchaîné du 19 mars narre un fait qui l'a moins été. Dans le bureau 9, toujours à Perpignan, un autre élu UMP proposait à des électeurs de faire sauter leurs PV de stationnement tout en encourageant à voter Alduy...

Si Jacqueline Amiel-Donat a été devancée de 500 voix lors des municipales, elle a porté plainte pour fraude électorale. Vu les conséquences possibles, invitons Georges Garcia à vendre ses chaussettes sur e-bay : avec des chaussettes aussi célèbres, il y a de quoi payer l'éventuelle amende à venir.


mardi 18 mars 2008

Monsanto, ses produits et ses victimes

Si Monsanto est réputée pour son agent orange (cf la photo sympa ci-jointe), elle a eu l'occasion de mettre en rayon d'autres produits aussi douteux.
Premiers produits douteux : les plantes génétiquement modifiées. Dès le début des années 80 Monsanto réussit à modifier génétiquement des plantes et à produire des plantes génétiquement modifiées. A surtout été mis en cause le soja Roundup Ready. Monsanto avait déjà produit un herbicide Roundup responsable de problèmes de santé et d'effets négatifs sur l'environnement, notamment une dégradation des sols. Hors le soja Roundup est justement résistant à l'herbicide Roundup.
Robert Bellé, professeur au CNRS, affirme que le Roundup a un effet cancérigène. Hors lorsqu'il veut alerter sur ces dangers, sa découverte est dénigrée et surtout il perd les financements pour ses travaux.

Monsanto a aussi produit l'aspartame Nutrasweet. L'aspartame est un édulcorant dont le pouvoir sucrant est deux cent fois supérieurs au sucre. Ce produit a été contesté. La première contestation relève du fait que lors de sa première mise sur le marché le secrétaire général de la Maison Blanche était un certain Donald Rumsfeld, qui fut engagée ensuite employé par l'entreprise commercialisant le Nutrasweet. Pendant des années des doutes furent émis sur des risques cancérigènes, doutes ultérieurement levés. Pourtant ce produit aurait des avantages pour les diabétiques ou pour la prévention des caries. Mais d'autres études indiquent que ce produit créait suite à une réaction physiologique une sensation de faim, et aurait des effets négatifs sur les obèses.

Elle a aussi produit le PCB (le pyralène), utilisé notamment dans la production industrielle. On a ensuite découvert des effets polluants, cancérigènes et une toxicité. En France la pollution de la Seine et du Rhône par ce produit a été médiatisée. Il y a eu aussi des catastrophes mondiales.

En cause aussi l'hormone de croissance. Ce produit a été utilisé pour stimuler la production laitière des bovins. Ils sont interdits en Europe. Des journalistes de la Fox qui ont enquêtés sur le sujet ont été victimes de pressions, de procès et ont été finalement licenciés.

Monsanto est aussi le numéro 1 mondial des OGM et possède 90 % des OGM cultivés sur Terre (100 million d'hectares) elle a notamment conçu des pommes de terre, du coton, du maïs, du soja et du colza.
Les OGM sont contestés en raison de l'absence de preuves complètes sur leur caractère inoffensif pour la santé. La durée des tests est ainsi faible, le principe de précaution est inappliqué. Au-delà de la santé humaine il y aurait des risques environnementaux, des atteintes à la concurrence favorables aux multinationales.
Mais les études sur le thème sont difficiles : les multinationales refusent les recherches de scientifiques indépendants au nom du secret commercial, et les financements pour ces études sont parfois difficiles à obtenir. Monsanto a par ailleurs mené des études sur des animaux mais a refusé de donner ses résultats au nom du secret commercial, et le résumé donné par la firme aux agences de réglementation démontre le manque de sérieux de l'étude, et surtout il y a eu des modifications constatées chez les rats après quelques mois seulement).

samedi 15 mars 2008

Monsanto, l'agent orange...et les victimes

Dans son ouvrage « Le monde selon Monsanto » sorti le 6 mars 2008 la journaliste Marie-Monique Robin réalise une enquête détaillée sur Monsanto, multinationale américaine spécialisée dans les biotechnologies.
Le motif de cette enquête c'est que les pratiques de cette multinationale sont pour le moins critiquables. En cause tout d'abord ses produits : agent orange, dioxine, hormone de croissance, herbicides ou OGM ont été contestés pour leurs effets dangereux voire mortels.
En cause aussi les méthodes de Monsanto qui fait pression sur les pouvoirs publics ou sur les scientifiques pour mettre sur le marché ses produits même dangereux, et a des pratiques pour le moins cyniques dans sa manière de produire et de commercialiser.

Avant de se spécialiser dans les biotechnologies Mosanto, qui a été créée en 1901, a produit respectivement de la saccharine, de la caféine, de la vanilline, de l'aspirine, du caoutchouc et des phosphates.
En 1945 elle se met à produire respectivement des herbicides et des insecticides, des plantes génétiquement modifiées, de l'aspartame, l'agent orange, des hormones de croissance...


Ce qui a fait la réputation de Monsanto, c'est avant tout l'agent orange. Cet herbicide a été découvert dans les années 1940 et a été utilisé pour se débarrasser de feuilles. Lors de la guerre du Vietnam l'agent orange a été utilisé pour éclaircir les forêts où se cachaient les Vietnamiens et détruire leurs cultures. Hors des contestations se sont élevées face aux effets de l'agent orange : il serait facteur de cancers, de leucémies. Au final près de 4 millions de Vietnamiens ont ainsi été contaminés par de produit. Outre ces effets directs, l'agent orange a eu des effets indirects : malformations (des bras et des jambes notamment), maladies de la peau et du cerveau, cécité, diabète, cancers du poumon et de la prostate. Certains ont attaqué Monsanto pour crimes contre l'humanité. Au niveau judiciaire Monsanto a su prendre les devants : ainsi un scientifique, Richard Doll (réputé sérieux et intègre : il a prouvé le lien entre tabagisme et cancer), a été salarié par Monsanto afin de prouver que l'agent orange ne causait pas de cancer. En 1984 Monsanto a signé un accord financier avec des associations de vétérans du Vietnam afin que ceux-ci ne la poursuivent pas en justice. En 2004 l'association vietnamienne des victimes de l'agent orange et de la dioxine a vu sa plainte pour crimes de guerre et crime contre l'humanité rejetée. Malgré tout ces dégâts, car il y a aussi un préjudice environnemental (20 % des forêts détruites), Monsanto s'est considérablement enrichie grâce à la guerre du Vietnam.

mercredi 12 mars 2008

La vertu en politique à Nantes : tout le monde s'en fout!

Comme elle le fait à l'occasion de chaque élection l'association Anticor a décidé d'interpeller les candidats sur les thèmes de l'éthique en politique et de la corruption.
Un questionnaire national a été rédigé avec différents points : la délinquance financière, le cumul de mandats, la gestion de l'eau, la probité dans les marchés publics, l'attribution des logements sociaux, la transparence et les contrôles.
L'action menée au niveau national a été un franc succès : parmi les personnes ayant répondu à notre initiative citons Bertrand Delanoë, Christian Estrosi, Jean-Claude Antonini, Michèle Blumenthal. D'autres défendaient déjà nos convictions au niveau national : Michèle Delaunay ou Corine Lepage.

Si cette action a été un succès au niveau national, il en est autre chose au niveau local car les candidats interpellés ont brillé par leur silence!
Les Amis d'Anticor 44 ont en effet contacté les candidats aux élections municipales nantaises, certains candidats des vingt trois autres communes de l'agglomération nantaise, ainsi que certains candidats aux élections cantonales. Et le résultat est bien maigre!
Parmi les candidats Sarah Allaire-Trichet (candidate aux cantonales sur le quatrième canton de Nantes) et Laurent Godet (candidat aux élections municipales de Grandchamp des Fontaines) partagent déjà les convictions et combats d'Anticor pour plus de transparence et de moralité publique, et contre l'opacité et la corruption.
Parmi les candidats l'équipe de Fabrice Roussel (candidat aux élections municipales de la Chapelle-sur-Erdre) et Elisabeth Lefranc (candidate aux élections cantonales sur le quatrième canton de Nantes) ont eux aussi fait part de leur intérêt pour notre démarche, sans pour autant adhérer à notre association ou répondre à nos questionnaires. Quelques hérétiques dans un monde politique immobiliste et fataliste.

Quelques réponses dans un immense océan de silence : quasiment tous les candidats sollicités, quelques soient leurs convictions politiques, n'ont pas démontré d'intérêt pour notre démarche. Même si le 4-4 n'est pas le 9-2 en matière d'affairisme, il est en tout cas étonnant de constater que la défense de la vertu républicaine et la lutte contre les atteintes à celle-ci ne font pas recette à Nantes et sur son agglomération.
Face à cet océan de silence et d'indifférence, il nous appartient de continuer de croire en nos idéaux : nos rêves d'aujourd'hui seront nos réalités de demain, et si notre République n'en est qu'à sa Préhistoire, il n'appartient qu'à nous d'écrire cette Histoire à venir. Nous ne mettrons pas d'eau dans notre muscadet.
Continuons à croire en la probité. Continuons à parler des sujets tabous. Continuons à croire en notre capacité à former et à informer. Au terme de nos combats se dessinera le plus grandiose des rivages : l'Histoire.

lundi 10 mars 2008

Le Palais du Luxembourg ou le Palais de Crésus

Les Gouvernements, si prompts à dénoncer l'inutilité de certaines dépenses, devraient se pencher sur une institution peu utile : le Sénat. Cette institution dont les membres sont élus de manière anti-démocratique (système des grands électeurs) ne brille pas par son activité, mais est par contre un véritable centre de rencontre pour les lobbies.
Mais les employés du Sénat, bénéficiaires d'un statut dérogatoire à la fonction publique, ont des salaires et des avantages importants : à qualification égale ils ont des salaires de 50 % supérieurs aux autres fonctionnaires. Afin de gonfler ces salaires une prime de nuit est attribuée à 50 % d'entre eux alors qu'un tiers seulement est présent lors des séances de nuit, et cela grâce encore à une dérogation qui leur permet de bénéficier de cette prime dès 19h05 contre 0h05 en principe.
Les conditions sont par ailleurs bonnes : ils bénéficient des 32 heures et de dix semaines de congés payés; et vu que le Sénat ne siège qu'un jour sur trois en général, l'activité est loin d'être fatigante.

Vingt huit administrateurs bénéficient en outre de logements de fonction (avec des superficies de 120 à 290 m², pour 600 € par mois), ils bénéficient du téléphone gratuit, d'autres d'un véhicule de fonction avec chauffeur.
Le président du Sénat, lui, gère son « enveloppe » comme bon lui semble : 610 000 € en petits-fours ou 370 000 € en frais de voyages. Et bénéficie d'autres avantages : repas, courrier ou transports ferroviaires gratuits.
Pour le reste du personnel, dix logements de fonction sont attribués, et ils bénéficient de prêts immobiliers à tarif préférentiel.
Les sénateurs bénéficient d'un régime spécial de retraite : 9 ans de cotisations seulement, mieux que les cheminots.
Autre avantage général aux fonctionnaires du Sénat : grâce au « congé spécial » certains fonctionnaires peuvent partir à la retraite dès 55 ans, avec un salaire équivalent à 80 % de leur salaire d'origine.

Le Sénat dispose en outre d'une réserve financière (58 millions d'euros en 1995) que le président de la commission des finances distribue en subventions de manière discrétionnaire.

Source : "Aux frais de la princesse" (Yvan Stephanovitch)

vendredi 7 mars 2008

HLM du 92 : petits détournements entre amis

Dans le 9-2 la politique immobilière est aussi une bonne poule aux oeufs d'or, notamment par le biais des offices HLM. Ce système fut notamment une arme politique à Plessis-Robinson ou Levallois-Perret.

L'affaire des HLM du 9-2 est en tout cas illustrative des déviances du système. Le dossier est « balancé » au juge Eric Halphen grâce à un dossier transmis par le ministre du Budget d'alors, un certain Nicolas Sarkozy, à l'époque où la guerre entre chiraquiens et balladuriens se met en place. Nicolas Sarkozy justifie son choix par le goût de la justice, version que conteste le juge Halphen qui y voit une manoeuvre politique. En tout cas, le juge Halphen découvre tout un système de fausses factures pour le financement occulte du RPR. Ce système consistait pour les entrepreneurs du BTP à émettre des fausses factures afin de financer le RPR, en contre-partie de l'accès aux marchés publics des offices HLM de Paris ou des Hauts-de-Seine et du conseil régional d'Ile-de-France.

La gestion des HLM du 92 était alors assurée par Patrick Balkany, assisté par un certain Didier Schuller, qui bénéficie d'un certain réseau. Des travaux sont à faire, des marchés sont à obtenir, parfois au bénéfice d'amis...

Didier Schuller est poussé au bout de quelques temps à la conquête électorale de Clichy. Il bénéficie des moyens de l'OPDHLM, pendant la campagne le cliéntélisme se met en place. Hors au cours de sa conquête le juge Halphen découvre que le journal de campagne Le Clichois surfacture des pages publicitaires à la SAR, dirigée par un ami de Schuller.

Afin de stopper le juge, Schuller utilise une de ses relations Jean-Pierre Maréchal, beau-frère d'Eric Halphen afin qu'il fasse pression sur lui. Mais au bout d'un moment changement de stratégie : il faut piéger Maréchal et décrédibiliser Halphen. Au cours d'une transaction Maréchal est pris, le juge Halphen risque d'être déssaisi. Mais les médias sentent un coup monté, le juge Halphen conserve la gestion du dossier.

Quelques jours plus tard des amis de Schuller sont pris en pleine transaction de dessous-de-table. A leur domicile on découvre des documents impliquant Didier Schuller, qui s'enfuit en République dominicaine. Une cavale de sept ans. Patrick Balkany est lui aussi mis en cause mais sera relaxé.

Source : "9-2 : le clan du président" (Hélène Constanty-Pierre Yves Lautrou)

mardi 4 mars 2008

Pas de Kärcher pour les racailles en blouse blanche

Si tu es jeune, que la délinquance t'intéresse mais que tu ne veux pas avoir affaire à la BAC ou faire de la prison, fais comme beaucoup de gens en France : fais le choix d'être un délinquant financier.
Alors que Denis Gautier-Sauvagnac fait à nouveau la une des journaux pour une caisse noire éventuelle de l'UIMM, alors qu'une liste de fraudeurs fiscaux soupçonnée d'évasion fiscale au Liechtenstein est diffusée, la politique - comme le disait notre Eddy Barclay de la politique - a vingt ans de retard sur la société.
La dépénalisation du droit des affaires fait son chemin, les racailles en col blanc reçoivent l'onction de Sarko Gump.

Pour illustrer cette évolution, le Canard Enchaîné dans son édition du 27 février narre le cas des pharmaciens.
Selon l'article il y a quelques mois la Direction de la Répression des Fraudes (DGCCRF) s'était intéressée aux "marges arrières", à savoir les remises de prix accordées aux pharmaciens par les laboratoires, via les grossistes, sur les médicaments génériques. Hors la DGCCRF a constaté que les pharmaciens encaissaient les petites marges arrières et celles allant au-delà du plafond autorisé.
Pourtant depuis 2005 la loi Dutreil oblige les pharmaciens à répercuter une partie de ces remises sur le prix de vente.

Mais alors que ces dérives auraient dû être sanctionnées, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, par ailleurs docteur en pharmacie, a écrit à sa collègue des Finances, Christine Lagarde, afin de passer par une solution plus "diplomatique" que des sanctions.
Un courrier efficace car un mois plus tard ordre est donné à la Répression des fraudes de suspendre les contrôles. Certains pharmaciens auraient eu aussi l'assurance de la part de leur syndicat qu'il n'y aurait plus de contrôles (eux-même en auraient eu l'assurance par Roselyne Bachelot...).
Le 22 janvier notre ministre demande de classer les contrôles en cours et de stopper les contrôles : ces marges arrières sont légalisés.

Alors jeune, si on dit que le crime ne paie pas, retiens que le délit financier paie. A méditer.

dimanche 2 mars 2008

Hormones de croissance : opération Bernardo

Respect à Bernardo. Dans la série Zorro, celui-ci était le fidèle serviteur de Zorro et se signalait par le fait qu'étant muet il ne pouvait communiquer avec son maître.
Les médias nous font parfois penser à Bernardo : eux-même se caractérisent par leur grand silence devant certains problèmes.
C'est le cas du procès actuel des hormones de croissance, sur lequel le Canard Enchaîné revient dans son numéro du 27 février.

L'hebdomadaire s'étonne tout d'abord du silence entourant ce procès. Ce procès
indique que l'hormone de croissance, censés faire grandir les enfants de petite taille, provenait d'extractions d'hypophyses de cadavres. Ces prélèvements ont causé de nombreuses contaminations par le biais de la maladie de Creudzfeldt-Jacob, faisant au final cent douze morts.
Le procès est pourtant intéressant : il nous apprends que les hypophyses qui auraient dû être prélevés sur les cobayes par les médecins, étaient en fait prélevés par les garçons de salle sur les cadavres dans les chambres mortuaires, à l'aide d'un instrument réalisé grâce à un cintre et un tuyau de plomberie.

On apprends aussi des défaillances comme le manque d'informations des responsables de service, l'absence de fichage, le fait que les prélèvements étaient parfois réalisés sur des cadavres de personnes atteintes d'infections.
On apprends enfin que personne n'aurait été au courant à l'époque de telles conséquences, car comme l'indique Yves
Agril, neurologue à la Salpétrière, il n'y avait pas de principes de précaution, principe que Claude Allègre et Jacques Attali, future recrue et ami de notre Eddy Barclay de la République.

Dans la série
Zorro, Bernardo, muet de naissance ne retrouvait pas la parole. Espérons que ça ne sera pas le cas des médias français.