mardi 4 mars 2008

Pas de Kärcher pour les racailles en blouse blanche

Si tu es jeune, que la délinquance t'intéresse mais que tu ne veux pas avoir affaire à la BAC ou faire de la prison, fais comme beaucoup de gens en France : fais le choix d'être un délinquant financier.
Alors que Denis Gautier-Sauvagnac fait à nouveau la une des journaux pour une caisse noire éventuelle de l'UIMM, alors qu'une liste de fraudeurs fiscaux soupçonnée d'évasion fiscale au Liechtenstein est diffusée, la politique - comme le disait notre Eddy Barclay de la politique - a vingt ans de retard sur la société.
La dépénalisation du droit des affaires fait son chemin, les racailles en col blanc reçoivent l'onction de Sarko Gump.

Pour illustrer cette évolution, le Canard Enchaîné dans son édition du 27 février narre le cas des pharmaciens.
Selon l'article il y a quelques mois la Direction de la Répression des Fraudes (DGCCRF) s'était intéressée aux "marges arrières", à savoir les remises de prix accordées aux pharmaciens par les laboratoires, via les grossistes, sur les médicaments génériques. Hors la DGCCRF a constaté que les pharmaciens encaissaient les petites marges arrières et celles allant au-delà du plafond autorisé.
Pourtant depuis 2005 la loi Dutreil oblige les pharmaciens à répercuter une partie de ces remises sur le prix de vente.

Mais alors que ces dérives auraient dû être sanctionnées, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, par ailleurs docteur en pharmacie, a écrit à sa collègue des Finances, Christine Lagarde, afin de passer par une solution plus "diplomatique" que des sanctions.
Un courrier efficace car un mois plus tard ordre est donné à la Répression des fraudes de suspendre les contrôles. Certains pharmaciens auraient eu aussi l'assurance de la part de leur syndicat qu'il n'y aurait plus de contrôles (eux-même en auraient eu l'assurance par Roselyne Bachelot...).
Le 22 janvier notre ministre demande de classer les contrôles en cours et de stopper les contrôles : ces marges arrières sont légalisés.

Alors jeune, si on dit que le crime ne paie pas, retiens que le délit financier paie. A méditer.

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