vendredi 2 mai 2008

On l'appelait Manuel Aeschlimann

"En général on parvient aux affaires par ce qu'on a de médiocre, et l'on y reste par ce que l'on a de supérieur". Ces propos ne sont point un jugement visant Nicolas Sarkozy, il s'agit d'une citation issue des "Mémoires d'outre-tombe" de Chateaubriand. Ces propos pourraient pourtant bien s'appliquer à un des lieutenant de notre Pierre Bellemare de la politique, à savoir Manuel Aeschlimann.

Dans un article précédent (9 février 2008), nous avions déjà résumé les déviances du système Aeschlimann à Asnières. En cause notamment le machiavélisme de son maire, le communautarisme et son refus de toute opposition. Pour lutter contre toute opposition Manuel Aeschlimann n'hésite pas à attaquer ses opposants en justice, à émettre des tracts diffamatoires ou à les faire passer pour des sectes.
C'est sur ce sujet que le magazine Marianne s'était intéressé il y a près de deux ans (1er juillet 2006, article de Philippe Cohen).

Dans le cas que narre Marianne Bruno de Beauregard et Miguel Membrado dirigent une start-up nommée Mayetic. La Caisse des dépôts avait investi dans l'entreprise qui employait vingt trois salariés et avait pour clients des entreprises ou institutions comme PriceWaterhouse, EADS, le groupe PPR, Auchan, France 3, la ville de Paris ou la gendarmerie nationale. Hors
Bruno de Beauregard est aussi un opposant notoire à la politique de Manuel Aeschlimann : il s'occupe de l'association des riverains de la ZAC Métro (Ahru ZAC Métro) qui s'oppose à certains projets urbains de la ville. Et là c'est le drame...

Tout commence le 5 novembre 2003 : un tract anonyme est distribué dans les boîtes aux lettres et sur les pare-brises de la ville. Ce tract intitulé "Danger secte" prétend que l'Ahru ZAC Métro est manipulée par la Fondation Ostad Elahi, pourtant reconnue d'utilité publique : elle informe sur l'oeuvre d'un philosophe iranien, basée sur l'éthique et est de nature laïque : la Miviludes, qui s'occupe des sectes, ne la considère pas elle comme une secte.
Au final dix sept personnes dont un conseiller municipal sont nominativement dénoncées. La mairie reprend les infos dans une lettre aux habitants de la commune. Quatre actions en diffamation sont intentées, la dernière aboutissant à une condamnation d'un adjoint de Manuel Aeschlimann.
Au lendemain du procès une note des RG reprend la thèse de la mairie, et indique aussi que la secte acquiert des immeubles dans la ville.
Le Monde reprend en tout cas la note des RG et indique que
l'Ahru ZAC Métro est une secte (22 octobre 2005), information reprise par France 3 et par le Vrai Journal de Karl Zéro sur Canal +. Suite à cette campagne Mayetic voit ses contrats et partenariats se romprent, l'entreprise dépose le bilan et les vingt trois salariés perdent leur emploi.

Marianne s'interroge sur la note des RG : la note serait très légère du point de vue de ses informations, reprenant la thèse de l'équipe Aeschlimann; la date de la note (au lendemain d'un procès) est une coïncidence étonnante; le rôle de Manuel Aeschlimann dans l'équipe de Sarkozy - conseiller politique opinion et sondages - amène Marianne à se demander s'il n'a pas obtenu une "faveur" des RG dans la constitution de la note.

Manuel Aeschlimann a lui depuis perdu la direction de la municipalité lors des dernières élections, battu par une membre de l'association Anticor, Josiane Fischer.

"En général on parvient aux affaires par ce qu'on a de médiocre, et l'on y reste par ce que l'on a de supérieur" affirmait donc Chateaubriand. On comprend mieux la défaite de Manuel Aeschlimann.


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