lundi 26 mai 2008

Derrière les stars du foot, les stars de la précarité

A l'heure où le Football Club de Nantes remonte en Ligue 1 de football et que le Championnat d'Europe des Nations se prépare, intéressons-nous un instant à un des sponsors du « FCN », Synergie, et à des travailleurs de l'ombre, les stadiers. Un reportage réalisé il y a quelques mois par le journal satirique nantais, la Lettre à Lulu.

Ce reportage raconte l'histoire d'un étudiant à la recherche d'un job pour financer ces études et qui envoie un CV à l'agence d'intérim Synergie. Rien pendant quatre mois, mais on le contacte ensuite pour une mission.
Si le match commence à 20h, on lui demande de se présenter à 16h30. Le chef d'équipe engueule alors un des stadiers qui porte un bonnet – la scène se passe en décembre – en affirmant selon les propres termes de la Lettre à Lulu : « enlève ça. T'as l'air d'un romano »; il indique aussi qu'une des personnes à l'essai a peu de chance d'être conservé : « c'est par rapport à son nom. Trop typé romano ».
Bilan pour le stadier : six heures de boulot bénévoles, justifiés par le fait que ça serait toujours comme ça, que c'est un essai pour se familiariser avec les tâches à accomplir.

Notre ami étudiant est recontacté pour un autre match. Rendez-vous à 16h30, cinq heures de boulot et comble de la double peine, le supplice de regarder un match du FC Nantes (une idée sur laquelle devrait réfléchir Nicolas Sarkozy pour punir les délinquants et éviter la récidive).
Lorsqu'il reçoit sa fiche de paie, le salaire est de 35 € pour cinq heures de travail : seules quatre heures ont été comptabilisées.
A Synergie on lui explique qu'il est « catégorie A » et que de ce fait il est payé quatre heures quel que soit le nombre d'heures travaillées. L'étudiant protestant, on le renvoie vers le FCN.
C'est alors son père qui appelle. Même explication. Mais quand il indique qu'il est percepteur des impôts, le responsable des stadiers lui propose, comble de cruauté, des places gratuites pour un match du FCN. Mais comme on peut perdre son calme sans perdre sa lucidité, il refuse. Assister à un match du FC Nantes? Certains anciens du Vietnam ne pourraient supporter telle t
orture.

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