lundi 29 octobre 2007

Vente de Rafales en Lybie?

Selon la Lettre de l'Expansion, Dassault aviation serait proche de la conclusion d'une vente d'une quarantaine d'avions Rafale avec la Lybie. Alors, on dit merci qui?

Petit rappel : en 1985 un nouvel avion faisait la fierté de l'entreprise alors dirigée Marcel Dassalut : le Rafale. Ce projet franco-français avait été réalisé en concurrence avec un projet européen similaire : Eurofighter, devenu depuis Typhoon, qui devient alors un concurrent du Rafale sur les marchés internationaux.
Pourtant cette "merveille technologique" souffre d'un handicap : personne n'en veux. Cet appareil contient en effet tout ce qu'il y de mieux et surtout de plus cher, d'où un coût exorbitant, qui handicape ses ventes à l'exportation.
Au-delà de son coût, cet avion de luxe est quelque peu inadapté : à l'heure où les menaces terroristes modifient la pratique militaire, cet investissement s'avère excessif et dépassé. Par ailleurs, si la seule armée à avoir fait un achat massif de Rafale est bien évidemment l'armée française, l'avantage militaire que lui confère ces avions est tel qu'ils s'avèrent inutiles, sauf en cas d'attaque des Etats Unis ou de la Russie. Un avion donc inadapté. Sauf bien sûr pour le dictateur lybien, le Colonel Kadhafi, qui vient faire ses soldes de Noël en France la semaine prochaine.

En 2006 la facture totale du programme Rafale pour l'armée française (et donc pour le contribuable...) est de 28 milliards d'euros, ce qui représentera à terme une facture de 824 € par contribuable.
Dans ce coût, il y a notamment eu des frais de recherches qui ont été réévalués de manière importante, d'où une facture pour le contribuable élevée par rapport à ce qui était prévu initialement. Notons aussi que cet avion a été opérationnel avec dix ans de retards par rapport au programme prévu.

Si le Rafale n'est que le cas extrême démontrant la générosité de l'Etat à l'égard de certaines entreprises d'armement qui se sont enrichies grâce aux commandes publiques, le contribuable français appréciera forcément de voir que Serge Dassault ne sera pas vraiment sensible à ses investissements puisqu'il a fait le choix de délocaliser hors de France une partie de son activité nourrie par son impôt, afin de gagner plus sans travailler plus.

Aucun commentaire: