dimanche 3 février 2008

La banque de France, des privilégiés pas comme les autres

Dans son ouvrage "Aux frais de la princesse", Yvan Stephanovitch s'intéresse aux catégories de fonctionnaires - les hauts fonctionnaires - qui n'ont ni besoin de faire grêve, ni besoin de la CGT pour défendre leurs "droits acquis".
Cet ouvrage est de salubrité publique car TF1 ne parle jamais d'eux et que leurs privilèges n'ont aucune commune mesure avec ceux des cheminots.

La Banque de France a elle toujours eu une culture des privilèges et des passe-droits. Dès 1800 ses salariés bénéficient d'un statut mixte : ils sont assimilés à des fonctionnaires pour la sécurité de l'emploi, tout en bénéficiant des salaires de banquiers du privé. Ils bénéficient en outre de divers avantages : ils ne cotisent pas aux ASSEDIC, beaucoup bénéficient d'un logement de fonction même si leur emploi ne le justifie pas, tous bénéficient d'une indemnité de logement (sauf exception). Historiquement ils ont bénéficié de droits sociaux très tôt : droit à la retraite ou médecine du travail.

Le principal avantage de la profession, ce sont les logements de fonction : la banque gère 90 immeubles avec des loyers de 30 % moindres au prix du marché.
Mais ce qui étonne c'est surtout l'identité des locataires. Ainsi Jean Louis Debré bénéficiait d'un logement de fonction du fait de sa fonction de président de l'Assemblée Nationale. Trois autres hauts fonctionnaires de l'Assemblée bénéficiaient aussi en guise de droit acquis d'un 500 m². Rue de Valois la Banque loge 150 locataires : elle y loge des retraités de la Banque (exemple l'ex-docteur, 80 ans et doncx retraité), Alan Greenspan, ex-directeur de la Banque Centrale américaine y a aussi un logement, tout comme Pierre-Henri Arnstam, producteur-réalisateur à France 2, ou Michel Camdessus. Avenue d'Eylau réside aussi à tarif préférentiel Roger Hanin, plus connu sous le nom de Commissaire Navarro. Mais la liste des bénéficiaires est très longue : responsables et cadres de banques notamment.
Par contre ces locataires savent faire preuve de discrétion : sur leurs boîtes aux lettres il n'y a que des initiales d'indiquées, ou rien parfois.
Dans un rapport de 2005 la Cour des Comptes a critiqué ces déviances.

Mais l'affaire la plus étonnante concerne le Conseil de la Politique Monétaire (CPM) qui a pour but à l'origine de défendre le franc pourtant remplacé par l'euro depuis des années! Cet organisme existe en effet toujours. Afin de justifier leur poste ces conseillers passent deux jeudis par mois à parler de l'euro, de l'inflation, et ont surtout la dure activité de fixer le taux d'intérêt du livret. Un de se membres reconnaît : « c'est vrai, nous ne servons pas à grand chose ».
Le tout pour 11 361 € mensuels (136 339 € annuels), avec en prime une secrétaire, une berline de fonction avec chauffeur, et quelques notes de frais (mais rassurons-nous elles sont limitées à 83 000 € annuels), certains bénéficient d'un logement de fonction.

Dans le même temps la Banque de France a supprimé des milliers d'emplois...mais ne touche rien concernant les droits acquis de ses très hauts fonctionnaires.

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