jeudi 24 janvier 2008

L'argent du contribuable financera-t'il les sectes?

Il y des moments où on se dit qu'un Léon Gambetta ou un Clemenceau ne suffirait pas à défendre la République. Des moments où on se dit que seul un Sébastien Chabal pourrait nous défendre du virus anti-républicain.
Et pourtant les projets de Nicolas Sarkozy de "toiletter" la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'Etat afin de financer des sectes comme les Témoins de Jéhovah ou l'Eglise de Scientologie est loin d'être surprenant.

Il y a eu en effet des propos surprenants ces dernières semaines à Constantine, Rome ou Riyad.
Ainsi il déclare "les racines de la France sont essentiellement chrétiennes", ou s'adressant aux Algériens il dit "nous les Chrétiens"...en gros aujourd'hui Nicolas Sarkozy ne représente plus l'ensemble des Français, mais simplement une fraction d'entre eux, les chrétiens, au mépris de sa fonction.
Il déclare aussi "un homme qui croit est un homme qui espère", accordant aux religions le monopole de l'espérance. Comme si la République ne portait pas en elle-même une part d'espérance...
Il déclare que le curé ou le pasteur est supérieur à l'instituteur pour enseigner le bien ou le mal car il sait ce qu'est le sacrifice de sa vie.
Il déclare enfin que "Dieu n'asservit pas l'homme mais le libère"...en Arabie Saoudite. Au moins a-t'il eu l'honnêteté de ne pas parler de la femme, lapidée dans ce pays lorsqu'elle est victime de viol, au nom du Dieu libérateur.

Au-delà de ces propos, il y a aussi ces projets inquiétants : faire entrer les religions au Conseil économique et social, ce qui permettra d'avoir l'avis de Dieu sur le pouvoir d'achat ou sur la crise des subprimes, ou donc ce projet d'étendre l'application de la loi de 1905 aux "associations cultuelles", ce qui permettrait au mépris de la loi de 1905 de financer indirectement des religions et donc des sectes. Le contribuable qui réclame plus de pouvoir d'achat sera heureux d'apprendre que les sectes pourront gagner plus sans travailler plus.

Rappelons que la loi de 1905 pose le principe de séparation de l'Eglise et de l'Etat, le non-financement des religions par l'Etat et le caractère strictement privé de la religion.
La Constitution de 1958 indique elle que le Président de la République est le garant de la laïcité.

Les propos et les projets de Nicolas Sarkozy sont de véritables dénis de République.
Il y a plus d'un siècle Léon Gambetta déclarait "le cléricalisme, voilà l'ennemi", aujourd'hui tous ceux qui croient en la Raison, au Progrès et en la République peuvent déclarer en coeur : "le sarkozysme, voilà l'ennemi".

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