mardi 20 novembre 2007

Les médias contre la terreur bolchévique!


Les médias ont-ils réussi à cloner l'inimitable Francis Kuntz? A la vision du traitement médiatique du mouvement social actuel, on a l'impression que le journaliste de Groland réputé pour ses reportages réactionnaires et engagés s'est soudain démultiplié.

Les médias nous présente tout d'abord une France, véritable village Potemkine. Ce Potemkine, qui pour flatter Catherine II de Russie aurait construit des faux villages en Russie, villages dignes des Bisounours. Pratique imitée cent cinquante ans plus tard par les communistes russes, afin de tromper les touristes politiques, notamment français.

Dans le village Potemkine France, un nouvel acteur apparait : l'usager. Celui-ci "galère", est "pris en otage" par des "privilégiés". Les reportages fleurent bon le pathos, les caméras suivent des usagers dans leur galère quotidienne : embouteillages, métros bondés, réveils à 4 heures du matin. Et ces usagers parlent : "y en a marre", "c'est toujours pareil"...on ne parle plus des négociations ou des décrets gouvernementaux, on ne parle plus que de l'usager qui râle contre les Rouges.

Dans le village Potemkine France, on ne fait référence qu'aux sondages des Français qui désapprouvent l'action des bolchéviques...euh des cheminots, les radios n'interrogent que des auditeurs qui sont contre le mouvement et veulent simplement travailler, car ils n'ont pas la sécurité de l'emploi, eux.
Le conflit est dramatisé, le rationnel est exilé.

Pendant ce temps qui parle de l'absence surprenante de Nicolas Sarkozy dans le débat? qui parle de la répartition du financement des retraites entre le travail et le capital? qui parle du régime spécial des parlementaires (Benoist Apparu, jeune député UMP a voulu en parler lors d'une réunion du groupe parlementaire UMP le 16 octobre dernier...il a été vite calmé)? qui parle de la pénibilité des conditions de travail et du décalage d'espérance de vie entre cadres et ouvriers?
Si les salariés doivent connaitre un nivellement par le bas de leurs conditions de travail, quid de Nicolas Sarkozy et du nivellement par le haut de son salaire (+ 172 %).

Car dans le même temps la France se classe dans le top 5 au monde en matière de productivité et de réception d'investissements directs étrangers, et une étude prouve que sur les dix huit pays les plus industrialisés, la France se classe onzième en nombre de jours de grêves pour la période 1990-2005.
Autant d'élèments que les usagers interrogés par nos médias occultent. Alors après les photos retouchées par Staline, les grêves retouchées par nos Francis Kuntz?

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