mercredi 21 novembre 2007

Jean Marie Le Pen et l'Algérie : le passé d'une future star

On dit qu'un arbre qui a des mauvaises racines donne de mauvais fruits. La Cinquième République ne déroge pas à ce principe. Née pendant la guerre d'Algérie, où très rapidement la pratique de la torture y fut dénoncée et démontrée, elle annonçait déjà un beau destin.
Si depuis, nombreux ont dénoncé l'exercice de la torture en Algérie, l'histoire qui suit est un peu moins connue. Le 27 septembre 2005, la Cour de cassation devait se prononcer sur un pourvoi de Jean Marie Le Pen pour diffamation à l'encontre du journal Le Monde.

L'histoire se passe en 1957. Alors député à l'Assemblée nationale, Jean Marie Le Pen – le Jean Paul II de la politique française (l'alzheimer et la tenue blanche en moins) - s'engage dans la légion étrangère.
Selon l'article mis en cause publié par Le Monde, le 22 mars 1957 vers 22 heures, un groupe d'une vingtaine de parachutistes dirigé par un grand lieutenant blond fait irruption au 7 rue des Abencérages dans la Casbah, chez Ahmed Moulay, militant du FLN. Sa femme et ses fils reconnaissent cet homme comme étant Jean Marie Le Pen : celui-ci fera en effet la une des journaux peu de jours plus tard lorsqu'il recevra la croix de guerre du général Massu.
Ahmed Moulay est immédiatement frappé par les paras, projeté dans les escaliers, ses vêtements sont arrachés. On l'attache nu entre deux piliers, on le roue de coup et on le torture à mort devant sa femme et ses enfants. On lui fait ingurgiter de l'eau, on lui saute dessus (témoignage de son fils Mohamed Chérif).
On passe alors à l'électricité. A un moment on entends un cri, puis un silence, puis l'un des militaires : « mon lieutenant, il est mort! » (témoignage de son frère, Rachid Bahriz).
Les militaires le trainent dehors, le rhabillent et lui lâchent une rafale de mitraillette afin de faire croire qu'il a été abattu parce qu'il tentait de fuir.

Malheureusement pour notre Jean Paul II de la politique Mohamed Chérif retrouve un ceinturon avec un poignard qu'un des hommes a oublié. Celui-ci est un poignard des Jeunesses hitlériennes, gravé des mots : « JM Le Pen, 1er REP ». Il le conservera dans le buffet familial jusqu'en 2003, jusqu'à ce qu'une journaliste du Monde, Florence Beaugé, vienne l'interroger...

Source : « Histoire secrète de la Cinquième République » (La Découverte), fondé sur la décision de la Cour de cassation du 27 septembre 2005, et l'ouvrage Florence Beaugé « Algérie, une guerre sans gloire. Histoire d'une enquête »

Aucun commentaire: