samedi 1 septembre 2007

Babylone a tremblé

Parmis les grandes infos de l'été, entre le retour de Guy Roux et les péripéties de Laure Manaudou, une info a dominé la vie économique : les Bourses mondiales se sont effondrées.
Au-delà du constat, il convient de s'arrêter sur les caractéristiques et les causes de ce mini-krach.

A l'origine de cette crise, les "subprimes mortgages" ou crédits hypothécaires à risque. Le procédé est d'un cynisme incroyable : des banques acceptent d'accorder des prêts immobiliers à des familles potentiellement insolvables (pauvres, minorités ethniques), avec une hypothèque de ces biens en cas de non-paiement.
Le scénario : les clients ne pouvant pas acquitter leurs dettes (exemple : lorsque les taux augmentent progressivement), les banques saisissent les logements et font des plus-values grâce à la hausse de l'immobilier.
Si la première partie du scénario s'est réalisée puisque près d'un million de foyers sont menacés d'être à la rue aux Etats Unis (bravo!), c'est sur la deuxième partie du scénario que nos amis se sont plantés : contrairement à leurs prévisions, l'immobilier a baissé, d'où un manque à gagner pour les banques.
Ces subprimes mortgages ont été vendus dans des packages d'action, type SICAV dynamiques.
La crise a alors touché des entreprises ou banques (IKB, BNP...) qui ont investis dans ces fonds risqués, entrainant l'ensemble des places boursières mondiales dans la tourmente.

Autre cause de la crise : l'indépendance des agences de notation. Ces agences (Standard & Poor's, Moody's, Fitch...) qui évaluent la solidité financière des entreprises, donnent des recommandations et notes aux fonds.
Seulement, ces agences de notation sont payées par les fonds et banques qu'ils notent, cette rémunération représentant jusqu'à la moitié de leur chiffre d'affaire, d'où des négociations pour que la maîtresse mette une bonne note au petit Kevin.
Dès lors les agences de notation favorisent les bons payeurs dans leurs notations, entrainant l'intérêt des investisseurs.
Dans la crise des subprimes, des réserves apparaissaient depuis un an et demi, mais quand un prof corrompu perçoit mensuellement son complément de rémunération, l'élève a des bonnes notes, jusqu'au jour où vient le Bac...

Cette crise prouve en tout cas la nécessité d'encadrer et de moraliser le capitalisme. Celui-ci n'ayant plus d'ennemi extérieur, son seul ennemi n'est que lui-même.

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