jeudi 3 janvier 2008

Ambassadeurs de tout le pays, enrichissons-nous!

La France ayant malheureusement développée au cours de la Seconde Guerre Mondiale, une culture de la délation, les Amis d'Anticor 44 souhaitent revendiquer cette paternité. A une époque où les gouvernements remettent en cause les « privilèges » et les « droits acquis » des fonctionnaires au nom de la lutte contre la dette et pour l'équité, nous avons décidé de dénoncer des petits fonctionnaires malins, bénéficiant d'avantages exorbitants dans l'ombre la plus complète. Ces fonctionnaires, les ambassadeurs, ne sont même pas défendus par la CGT, et pourtant ils sont fortement privilégiés. Espérons en tout cas que Nicolas Sarkozy entendra notre message et passera au Kärcher du libéralisme nos camarades ambassadeurs. Cette étude est basée sur « Aux frais de la princesse » d'Yvan Stefanovitch.

Le premier privilège de l'ambassadeur c'est son salaire. Le « SMIC » est de 14 000 € mensuels, et dans 25 % des cas le salaire ne descends pas sous la barre des 22 500 €. A ce salaire s'ajoutent des subtilités : celui-ci est ainsi composé à 62 % par une indemnité de résidence.
Cette astuce permet notamment des avantages fiscaux puisque l'impôt se calcule sur le revenu « indiciaire », 3000 €, calculé sans les primes, ce qui permet à certains ambassadeurs de ne pas payer d'impôts malgré leurs salaires!
A ces avantages financiers s'ajoutent des avantages matériels, puisque le contribuable qui rechigne à verser le moindre centime au moindre fonctionnaire (qui selon Jean Pierre Pernault serait un nantis) accepte de fournir aux ambassadeurs des logements bien meublés : meubles, services à vaisselle, ou tableaux de maîtres, et de leur accorder un personnel de maison nombreux (au minimum cinq personnes : cuisinier, femmes de ménages, chauffeurs, jardinier) : ils sont nourris, logés, blanchis et servis par des domestiques.

A côté des ambassadeurs, d'autres hauts fonctionnaires vivent aussi dans l'opulence : les attachés militaires ou les conseillers financiers. Leurs salaires tournent autour de 15 000 € avec des avantages proches : logements de fonction pour certains, repas remboursés, voiture de fonction, mêmes avantages fiscaux, même indemnité de résidence...de quoi rendre jaloux un nantis de cheminot. Ils bénéficient en outre de cinq à huit semaines de congés payés.

Le personnel d'exécution bénéficie de salaires moindres, mais bénéficie lui aussi d'une indemnité de résidence. Il y a aussi 6000 agents recrutés localement, réputés plus dociles et plus silencieux.

Il existe certains abus dans la mesure où certains « piquent dans la caisse » en allongeant faussement la liste des invités lors des réceptions, en mettant peu de choses dans les assiettes, ou en servant du mousseux tout en le facturant au prix du champagne. Certains « rackettaient » leurs invités en leur faisant payer un droit d'entrée, qui allait directement dans leur poche. Ce qui a permis la constitution de caisses noires parfois (ex New York).
Autres abus : l'exemple d'un consul général à Zurich pendant sept ans, qui n'a jamais mis les pieds dans cette ville pendant cette période (peut être trop pris par sa fonction de gendre du Président de la République de l'époque).
Par ailleurs plusieurs ambassadeurs avaient constitué un trafic d'antiquités, un autre avait volé du mobilier national mais ne fut pas inquiété (le fait que sa fille était mariée avec le ministre de l'Intérieur de l'époque n'est probablement que pure coincidence). Certains trafiquent des voitures, d'autres des tapis. Ainsi un ex-ambassadeur avait transformé sa villa en véritable musée de l'art indien.
L'indemnité de résidence engendre quelques abus aussi : ainsi un ambassadeur a acheté l'immeuble de l'ambassade grâce à cette indemnité et a augmenté le loyer qu'elle lui devait. Celle-ci peut aussi doubler lorsqu'un couple de diplomates est affecté dans un même pays (« le double poste ») : ainsi le fameux couple Gaymard a profité de cette astuce lorsqu'ils travaillaient en Egypte.
Certains postes ont par ailleurs été créés pour surveiller ces excès : les inspecteurs généraux. Les conditions sont dures : cinq mois de voyages annuels, 150 € quotidiens de remboursements de frais divers (même s'ils ne dépensent rien).

Historiquement l'emploi d'ambassadeur s'est constitué en France en 1589, sous Henri III, et à l'époque il était d'ailleurs plus une sorte d'otage visant au respect des engagemnts sous peine de mort. Le métier s'étoffe, tout comme le personnel. Employé à Venise, Jean-Jacques Rousseau y décrivait l'oisiveté, l'incompétence, les trafics.
Aujourd'hui leur rôle (informer, négocier) est de moins en mois utile, d'autant que la France qui n'est pas la deuxième puissance mondiale possède pourtant le deuxième réseau d'ambassade au monde et les deuxièmes plus fortes indemnités de résidence au monde.

Yvan Stefanovitch nous apprends enfin que deux cousins d'Olivier Besancenot, Hervé et Bertrand, sont diplomates : alors en cas de pépins pour nos camarades superfonctionnaires, le mouvement social sera à vos côtés. En tout cas on peut louer la discrétion du facteur de Neuilly sur ces cousins qui travaillent du côté du grand capital, tout comme sa discrétion sur sa femme éditrice à Flammarion et sur son salaire mensuel de 10 000 euros, tout comme sur son ancien job d'assistant parlementaire au Parlement européen (5 000 € mensuels), moins vendeur médiatiquement que celui de facteur. Mais comme on dit « vivons heureux, vivons cachés ».

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